François est un flic. Il a un gosse qu'il voit de temps en temps (et qui a un clavier Bontempi rouge et blanc dans sa chambre !), est divorcé et suit la femme d'un truand qu'il a fait mettre derrière les barreaux, José, parce qu'il est tombé amoureux d'elle pendant l'enquête. Sinon, sa vie se résume principalement à son boulot et voir sa famille de temps en temps. Son père est atteint d'un cancer des poumons et est à l'hôpital. Sa sur vit sa vie de famille tranquillement. Et son frère ainé, Gabriel, est en prison pour meurtre. Les enfants ont été élevés par leur père, leur mère étant partie. Gabriel a toujours été le préféré de leur père même si François essaye qu'il soit fier de lui. Mais flic, ça a parfois moins de cachet que truand.
Gabriel était proxénète et a pris dix ans pour avoir tué un homme qui avait battu une de ses prostituées. Mais il va bientôt sortir. François, rongé un peu par le remord de ne jamais avoir été voir son frère en prison, va l'aider à se réinsérer. D'abord en lui prêtant la chambre de bonne qui se trouve au-dessus de son propre appartement. Ensuite, en lui trouvant un boulot dans un supermarché, par une de ses relations. Gabriel va essayer de faire des efforts et de se remettre dans le droit chemin. Mais, quand on a connu une vie où l'argent arrive en masse, même si on est tout le temps en danger, il est difficile de se contenter d'un petit salaire d'employé.
Le frère flic et le frère truand arriveront-ils à se retrouver malgré tout ?
Avant d'être un film policier, Les liens du sang est avant tout un drame sur les liens familiaux, Ô combien complexes. Certes, le propos est amplifié parce que les deux frères naviguent dans des univers que tout oppose, allant même à les monter l'un contre l'autre. Mais cela nous ramène quand même à nos propres confrontations familiales, douloureuses mais souvent inévitables.
Faire se passer le film à une époque kitch, la fin des années 70 le début des années 80, était une bonne idée, je trouve. Cela donne un charme au film, un charme criant de vérité, notamment dans des petits détails, comme le clavier Bontempi que j'évoquais plus haut ou encore les posters de footballers de l'époque. Et puis, cela le situe dans une époque où le banditisme avait comme une figure emblématique : Jacques Mesrine. Il n'est en rien au cur de l'intrigue, mais on en parle un peu, lors de la fusillade qui vit sa mort.
J'ai trouvé que le couple Canet/Cluzet fonctionnait bien. Ce n'est pas pour rien que les deux acteurs se sont retrouvés plusieurs fois sur des plateaux de tournage ensemble. Mais, autant la prestation de Guillaume Canet sonne vraie, autant celle de François Cluzet a quelque chose de surjouée. Sa manière de bouger la tête pour accentuer son propos a plutôt tendance à le desservir. Ce ne sont pas des attitudes très naturelles. Malgré cela, la colle prend bien et on se retrouve avec un bon film. Le rythme est lent mais accrocheur, le propos est sombre, mais on est vite embarqué dans cette famille déchirée.