Mason Ambrose vient de rater son doctorat en philosophie. Non qu'il soit incompétent ; la faute est à imputer à un membre du jury qui ne le porte pas dans son coeur. Ambrose accepte donc une offre d'emploi assez originale : il sera précepteur sur une île privée au large de la Floride. Il devra enseigner la philosophie à Londa, la fille adolescente d'une généticienne célèbre. Londa a été victime d'un accident qui a endommagé son cerveau, et l'a privée de sens moral. Lourde tâche donc pour Ambrose que de lui enseigner l'éthique !
Telle quelle, la situation ne manquait déjà pas de piquant. Mais il s'avère également que l''île est la proie de généticiens qui n'ont aucun scrupule à manipuler la nature, donnant naissance à des créatures toutes plus étranges les unes que les autres...
Voici un roman foisonnant et indescriptible qui aurait de quoi rebuter. Il serait pourtant bien dommage de se laisser décourager par le résumé délirant, car L'apprentie du philosophe recèle bien des merveilles. Il déborde de références (philosophiques, bien sûr, mais également littéraires, religieuses...) qui, loin d'alourdir la lecture, l'enrichissent plutôt. En commençant ce livre, j'ai d'abord eu peur de me laisser déborder, mais finalement, ce roman reste vraiment accessible. Cela tient sans doute au fait qu'Ambrose est sans cesse obligé, vu son rôle de précepteur, de simplifier les concepts qu'il expose pour les faire comprendre au profane (ouf). Le résultat, c'est que le lecteur s'interroge sans cesse sur l'absurdité de théories purement intellectuelles ; il est aussi amené à se questionner sur son propre sens moral, ce qui est un peu le thème principal de ce livre.
Le comble, c'est que tout ça est fait avec un humour grinçant, et absolument réjouissant, qui allège encore la lecture.
On réfléchit, on se marre, bref, on en redemande. Un excellent roman !
