Suito Kusanagi est une jeune pilote d'avions de chasse qui ne vit que pour le vol. C'est certes son métier mais c'est en même temps tellement plus. Se mouvoir dans les airs, dans le silence, loin de la pesanteur du monde d'en-bas, se confronter à soi-même, voilà ce pour quoi elle vit et respire. Lorsqu'elle est assignée dans une nouvelle base, elle est heureuse d'enfin pouvoir rencontrer celui que beaucoup considèrent comme une légende, celui qui doit certainement ressentir les mêmes choses qu'elle : Teacher, un pilote talentueux et solitaire. Elle va voler avec quelquun à sa mesure.
Lorsque jai lu le premier tome de la série, The sky crawlers, qui, chronologiquement parlant, est le cinquième, javais été décontenancée. Très peu d'explications sur l'univers et le contexte, aucune réponse ou presque aux questions qui pourtant se bousculent : qui sont ces pilotes ? Pour quoi, pour qui, contre qui se battent-ils ? A quoi aspirent-ils ? J'espérais donc trouver une réponse à ces interrogations dans ce volume, le premier chronologiquement parlant.
Malheureusement, j'ai été déçue. Cet opus est construit sur le même rythme lent, effroyablement lent auquel s'ajoute une absence d'action, d'histoire, de but. Je ne sais toujours pas qui sont les protagonistes, pour quelle guerre ils se battent, qui, pourquoi ou comment les Kildren ont été créés. Je me suis sincèrement ennuyée pendant 212 pages en compagnie d'une jeune fille dont l'unique but est de piloter son avion, de faire corps avec celui-ci et de descendre les ennemis. On n'arrive même pas à ressentir de passion dans ses actes, juste l'inéluctabilité de ce qu'elle doit accomplir, de ce pourquoi elle est née. Même les scènes de combats aériens n'allument pas de petite flamme. Impossible de trembler pour elle, on est juste enveloppé dans le même nuage de fatalité qui semble lanesthésier.
Si tel est le but de Mori Hiroshi, sa mission est réussie. Mais il réussit également à nous épargner l'envie de lire la suite. Non pas que le style soit mauvais, bien au contraire. Les mots et les phrases sont justes, l'écriture est maîtrisée, poétique et sans lourdeur. Mais il manque ce petit truc qui tient en haleine, cet infime quelque chose qui donne envie de connaitre l'avenir des personnages. A moins qu'il n'y ait pas davenir. Mais dans ce cas, un seul roman aurait suffi. Là, jai juste eu l'impression de lire deux fois la même histoire et de m'être ennuyée deux fois pour rien. A noter la postface de Banana Yoshimoto, romancière japonaise, qui nous offre son avis et de ce fait, un certain éclairage sur cette oeuvre.