1820, aux larges des côtes californiennes, un terrible duel à l'épée, et pourtant amical, oppose le capitaine du navire à Don Diego de la Vega. Ce dernier est le fils d'un riche propriétaire de Los Angeles revenu chez lui à la demande de son père qui pense que son fils serait plus à même de régler les problèmes que la Californie connait en étant sur place plutôt qu'à étudier en Espagne. En effet, les militaires ont pris le pouvoir depuis à peu près une année sous le commandement de Monasterio et une dictature de la terreur règne à Los Angeles. Diego compte bien se rendre utile en aidant les gens qui en auraient besoin, mais il ne compte pas le faire sous son vrai visage ; inutile de se faire mettre en prison pour ne plus pouvoir rien faire. Il se fera donc passer pour un pleutre aux yeux de tous, un pleutre malhabile à l'épée, et laissera son alter ego masqué, El Zorro, le Renard, faire le travail de l'ombre. Mais pour cela, il aura besoin d'aide. Son fidèle serviteur, Bernardo, qui est muet, sera son ombre protectrice. Il lui ordonne par contre d'être maintenant aussi sourd, ainsi personne ne se méfiera d'un sourd et muet et il pourra entendre beaucoup de choses intéressantes. Par contre, même si ça lui fait du mal, Diego devra refuser à son père toute aide qui pourra faire penser qu'il est capable de faire quelque chose et ainsi se dévoiler auprès des autorités.
Le commandant Monasterio, secondé par le sergent Garcia, vont ainsi apprendre à connaitre l'homme de l'ombre, l'agile, le rapide, le rusé Zorro. Et le peuple va apprendre à l'acclamer.
Avec sa couverture stylisée en rouge et noir, j'ai d'abord pensé que ce gros volume de Zorro était une variation moderne autour du mythe. Au temps pour moi puisqu'il s'agit d'une réédition en intégrale de toutes les histoires réalisées par Alex Toth à la demande des studios Disney pour le compte du Journal de Mickey. Et ces histoires sont directement inspirées de la série télévisée qui date des années 50. Ça ne nous rajeunit pas tout ça ! Du coup, j'étais un peu plus réfractaire en attaquant la lecture. Et pourtant, dès les premières pages, je me suis revu en train de regarder le vengeur masqué sur son fier destrier, Tornado, à la télévision au Disney channel, le samedi soir. L'adaptation d'Alex Toth est vraiment très fidèle à la série, aussi bien scénaristiquement et visuellement. Du coup, ceux qui connaissaient la série plongent tête baissée dans ces aventures.
C'est impressionnant de voir le trait de Toth. Parce qu'il semble par moment assez grossier, juste esquissé, et pourtant il arrive à nous représenter les personnages tels qu'ils sont à la télévision. Certains essayent des traits beaucoup plus complexes lors d'adaptation et y arrive beaucoup moins bien. On retrouve donc un sergent Garcia plus vrai que nature et qui se fait toujours berner. Bon, on connait l'histoire, et elle est très manichéenne, mais c'est quand même plaisant de redécouvrir un personnage que l'on adorait en étant plus jeune.
Les différentes histoires sont toujours à peu près bâties de la même manière. Du coup, lire l'intégrale d'une traite pourrait être lassant. Je vous conseille donc d'alterner avec d'autres lectures et de revenir de temps en temps à ce gros tome. Mais sinon, c'est une lecture agréable, très nostalgique forcément, qui rappelle beaucoup de souvenirs et, ma foi, est finalement bienvenue.
