Les Chroniques de l'Imaginaire

La forêt des damnés (La forêt des damnés - 1) - Ryan, Carrie

Le monde de Mary est un monde clos, un village fermé de grillages au cœur de la Forêt de Mains et de Dents peuplée de Damnés, homme, femme et enfant infectés, morts puis revenus à la vie si on peut appeler vie cet état de perpétuelle faim de chair humaine. Depuis que son père a disparu dans la forêt, sa mère n'arrive pas à faire son deuil, guettant inlassablement le moment où elle apercevra son mari parmi la foule des transformés. Mary , elle, rêve qu'il a réussi à s'enfuir, réussi à rejoindre l'Océan, cette vaste étendue infinie d'eau dont sa mère lui parle encore et encore et qu'elle imagine comme un endroit sans damnés. Le jour où sa mère est mordue signe le début de la fin pour Mary. Ne pouvant se résoudre à tuer sa mère, elle choisit de la laisser rejoindre la forêt, choix que son frère Jared ne lui pardonnera pas, lui fermant la porte de sa maison et de son cœur et condamnant Mary à rejoindre la Congrégation des Sœurs dont elle va vite découvrir la facette sombre.

Imaginez un monde apocalyptique, terrifiant et cruel où quelques personnes survivent comme elles peuvent entourées de zombies qui ne songent qu’à les dévorer. Un monde où chacun voit un jour ou l’autre ses proches succomber. Un monde où la peur d’une brèche dans le fragile grillage qui protège le village est toujours présente. Un monde où l’espoir réside dans une photo ou dans le récit d’un endroit idéal ; conte de fée d’une mère à sa fille ? Voici le portrait dressé par Carrie Ryan. On suit la vie et les questionnements de Mary, une jeune adolescente ordinaire, dont la vie va soudain basculer du jour au lendemain. Ici tout tourne autour du choix, le choix de continuer à vivre comme on nous le dicte ou celui de prendre une autre voie, de se rebeller. Comment savoir qu’on a fait le bon choix, là est toute la question. Mais surtout c’est une leçon d’espoir, celui dont la flamme brule toujours même dans les situations les plus désespérées. Sans choix et sans espoir, on ne vit pas, on se contente de subir sa vie, à l’image des damnés.

Un roman comme on aimerait en lire plus souvent.