Jamaïque. fin du 19e siècle. L'esclavage vit ses dernières heures. July, jeune mulâtresse issue de l'union forcée d'une esclave noire et d'un contremaître blanc, va connaitre une vie assez mouvementée.
La missus (maîtresse de la plantation) la voit un jour se promener aux côtés de sa maman. La petite fille lui plait, elle la prend. July devient, sous le nom de Marguerite, la femme de chambre - confidente - esclave de la missus et va connaitre bien des tourments, mais aussi de grandes joies.
On découvre la vie dans les plantations sucrières jamaïcaines, la révolte des esclaves qui veulent retrouver la liberté, l'hypocrisie des anglais, venus prendre soin des Noirs tout en détruisant leurs villages et leurs plantations privées afin qu'ils puissent se consacrer à la récolte de sucre.
On fait connaissance avec les Noirs, avec leurs coutumes, leur parler si chantant, leur joie de vivre malgré leur condition d'esclaves.
July raconte son histoire, sa si longue histoire, lorsque, âgée, elle vit enfin heureuse auprès de son fils. Elle raconte avec humour, vivacité, dans un style au franc-parler assez remarquable.
On pleure avec elle, on sourit avec elle, on éprouve les mêmes joies et mêmes peines. C'est tellement vivant qu'on a vraiment l'impression d'avoir en face de nous une dame âgée, se balançant dans son fauteuil, un verre de citronnade à la main, qui nous raconte de sa voix enjouée, ce conte à la fois charmant et sordide qu'a été sa vie.
Attention, nous ne sommes pas ici dans un roman sombre, terrible et revendicateur. Même si certaines scènes de violence perpétrées par les Blancs envers les Noirs sont assez révoltantes, l'impression générale qui ressort de la lecture de ce roman reste une joie de vivre communicative et bon enfant.