Nous sommes toujours dans la Ville Lumière, d'où il est impossible de sortir, puisque ce qui était la capitale française est totalement barricadée par des hauts murs parfaitement infranchissables, et ce depuis plusieurs générations. Anathaël est surpris : il se retrouve sur un des ponts de la capitale, et, ayant eu le droit de passer un moment avec une fille, il se trouve qu'il rencontre par hasard Orée, cette fille qu'il se met un point d'honneur à pouvoir voir tous les jours, après sa journée de travail...
Mais les choses ne se passent pas vraiment comme prévu : les deux nouveaux amoureux se perdent de vue dans la masse, et les droïdes qui parcourent sans relâche la ville finissent par lâcher un gaz destiné à calmer les émeutes dans l'oeuf... Loin du tumulte de la surface, la révolte gronde dans les vieux sous-sols de la ville : les rebelles y sont de plus en plus nombreux, notamment sous les ordres d'un homme appelé La Taupe... Les rebelles sont sur le point de commettre un attentat visant à protester contre les commandeurs du haut, précisément au moment où Anathaël est avec Escarre, son vieux mentor qui a bien du mal à enseigner les principes de l'hyperception à son élève à l'esprit trop encombré...
Et il se trouve que l'esprit d'Anathaël est loin de se vider : il suit La Taupe dans les égoûts, après l'avoir tout simplement reconnu : La Taupe n'est autre que le frère d'Anathaël, et son vrai nom est Jaël ! L'occasion pour Anathaël de voir ce qui se passe dans les profondeurs de sa ville de toujours, ainsi que le malaise qui y est croissant. L'occasion également de retrouver son frère qu'il croyait disparu depuis longtemps, et de lui parler d'Orée, cette fille qui occupe toutes ses pensées...
Ce second tome de La Cité de l'Arche dévoile certes quelques secrets, mais il en demeure encore de nombreux auxquels il va encore falloir patienter pour avoir des réponses ! Et c'est tant mieux pour conserver encore une fois tout le suspense, dans ce nouveau très bon tome de la nouvelle série de Boiscommun.
Comme d'habitude, l'auteur nous livre un tome très soigné, aux graphismes fins et détaillés, et surtout inimitables : Boiscommun, plus que jamais, possède son propre style, qui s'exprime ici de très belle manière. Côté scénario, le tome est surtout l'occasion d'assister aux retrouvailles des deux frères qui ont pris des chemins bien différents dans ce futur sans doute post-apocalyptique... Les personnages sont de plus en plus fouillés et attachants, ce qui prouve que Boiscommun n'a pas forcément besoin d'un scénariste pour être secondé (comme pour Pietrolino, où un certain Jodorowsky était au scénario).
Un second tome parfaitement maîtrisé, qui réussit à développer l'histoire de manière efficace et intelligente, en prenant le temps de s'attarder aussi sur les zones d'ombre qui noirciront encore plus le tableau. Mention spéciale pour les dessins : les planches sont un régal pour les yeux, comme pour le tome précédent : une série avec laquelle il sera opportun de compter !
