Nous sommes en Angola : une jeep conduit une jeune fille à travers la savane, afin que cette dernière, Camille, remette une lettre à un maire apparemment un peu hors-normes, Zé Texeira. La lettre en question provient de Suzanne, la mère de Camille... La jeune fille n'a jamais connu son père, puisque sa mère n'a jamais souhaité lui en parler. Aujourd'hui, la mère et la fille sont sur le point de se disputer : Camille est tombée enceinte, mais n'a pas souhaité garder le bébé, jugeant qu'il n'était pas encore temps pour elle de devenir maman... La dispute est montée d'un cran, si bien que la jeune fille est partie furieuse du domicile...
Elle ne l'aurait sans doute pas fait si elle avait su que la maison, et sa mère, brûleraient dans un incendie aussi brutal qu'apparemment accidentel... Après la cérémonie funéraire, une lettre a été remise à Camille, une lettre à remettre à ce fameux Zé Texeira. Sur place, Camille rencontre un personnage assez excentrique, fortement diminué physiquement à cause d'une mine. C'est avec son conseiller que la jeune femme peut le plus discuter. Il n'empêche que le contenu de la lettre est tout à fait troublant : Suzanne prédit la mort prochaine de Zé Texeira, à la suite d'un cancer foudroyant, alors qu'elle ne connaissait pas l'homme en question !
La prédiction se révèlera bien évidemment exacte... Camille est de plus en plus troublée, d'autant qu'un ancien collègue de sa mère lui dévoile quelques secrets sur les découvertes de cette dernière. Il semble qu'un lien psychologique ait été scientifiquement mis en évidence chez les vrais jumeaux. Mais un autre lien existe, qui part de ces personnes et qui se dirige vers une autre entité, quelque part... Un lien qui intéresse tout particulièrement les hautes sphères des entreprises privées...
Voilà pour ce premier tome d'Alter ego. Enfin, premier tome ou autre, c'est totalement sans importance en ce qui concerne cette série. On a ici les mêmes auteurs que pour le tome concernant Fouad, avec deux dessinateurs (Reynes et Benéteau), deux scénaristes (Renders et Lapière), et même deux coloristes ! Du beau monde, mais pour un résultat là encore sans faille... D'un point de vue scénaristique, c'est la vraie prouesse de la série, avec un concept nouveau, comme il en émerge dans le neuvième art dernièrement (on pourra reciter le fameux Destins...). C'est encore une fois plein d'actions, de flashbacks : de quoi s'accrocher, mais pour un résultat tout à fait brillant en tout cas ! Les croisements avec Fouad, l'autre tome, existent bel et bien, même s'ils demeurent encore fugaces. Des croisements avec les quatre autres personnages sont également perceptibles.
Graphiquement, cela reste très soigné, avec un dessin détaillé, beau, et parfaitement mis en mouvement. Une production tout à fait plaisante, qu'il me tarde de confronter aux tomes suivants, tant les croisements entre les six personnages des six tomes seront sans doute importants.