Alors qu'elle était partie courir un peu, ou plus exactement gambader un peu sous sa forme de coyote, Mercy Thompson s'est laissé surprendre par une meute de loups-garous. Elle tente alors de rejoindre sa voiture, mais celle-ci a la fâcheuse tendance de ne démarrer qu'au deuxième essai, et là, un deuxième essai est à proscrire. Il n'y a plus qu'une seule solution : se battre. Mercy sait qu'elle n'a aucune chance contre la meute, mais elle compte quand même vendre chèrement sa peau, armée de sa clef à molette. Finalement, alors que les choses semblaient perdues, une autre meute de loups-garous va surgir pour lui sauver la vie. Vraiment pour la lui sauver ?
Mercy a déménagé et cherche un poste de professeur d'histoire. Seulement, le poste qu'on lui propose requiert plus de polyvalence qu'elle ne souhaite en concéder. Être doué en athlétisme pour enseigner l'histoire, est-ce bien nécessaire ? Du coup, elle s'emporte et quitte l'entretien énervée. En apportant sa voiture au garage (des loups-garous qui sautent dessus ça laisse forcément des traces), elle va se rendre compte que ce dernier est tenu par un gamin de neuf ans. Son père ne semble pas très pressé de faire le boulot, alors Tad fait les choses à sa place. C'est que la clientèle, notamment celle des vampires, est un peu chatouilleuse sur les délais, semble-t-il. D'ailleurs, le gamin va se faire passer un savon ; Mercy propose alors de l'aider pour réparer une voiture. Mais un vampire passant par là ne va pas du tout apprécier d'entendre que la soit disant humaine connait l'existence des vampires.
Eh oui, être une métamorphe fait qu'on croit plus facilement à l'existence des autres êtres cachés, n'est-ce pas ?
Qu'on se le dise, ce Retour aux sources est bien un retour et non pas un aller. Pourquoi dis-je cela ? Ce livre est bien destiné aux amateurs des livres de Patricia Briggs, qui connaissent donc déjà le monde. Parce que les autres risquent d'être largués. Le temps n'est pas pris pour trop présenter les personnages, le monde comme si tout était acquis. Pour une histoire qui se veut aux origines, il manque cruellement des éléments. Si on ajoute le fait que le scénario passe régulièrement du coq à l'âne, il y a de quoi être un peu perdu.
Pourtant, Patricia Briggs n'a pas travaillé seule sur ce media qu'elle ne maîtrise pas vraiment. Elle s'est fait aider par David Lawrence, qui lui est un habitué. Seulement, le résultat final est décevant. Encore une fois, cela passe peut-être quand on connait l'univers de Mercy Thompson, mais ce n'est pas mon cas. Du coup, pour ceux qui, comme moi, voudrait aborder cette lecture, il manque des pièces au puzzle.
Graphiquement, c'est plutôt sympa. C'est assez déroutant parce qu'on assiste à des scènes d'une trop grande fixation dans les mouvements, alors que tout devrait vivre et bouger, et des planches de toute beauté, comme celle au début quand les loups-garous passent la clôture. Il y a eu aussi un changement de dessinateur durant la réalisation des épisodes. Le changement se sent quand on regarde bien les dessins, mais n'est pas significatif non plus ; le style n'est pas le même mais l'ambiance est sauvegardée.
Je dirai que je suis donc assez mitigé. La lecture m'a certes donné envie de plonger dans l'univers de Mercy Thompson mais m'a quand même refroidi parce que je pensais que je pourrai y entrer par cette porte, ce qui n'est vraiment pas la meilleure façon de le faire.