Polak s'est évadé de Genuine City, le monde virtuel paradisiaque dans lequel l'avait enfermé le tyran Léonidas. Il a également échappé au conditionnement qui lui avait été imposé : une totale dévotion au dictateur. Hélas pour lui, il n'a pas encore retrouvé sa mémoire et s'attire immédiatement des ennuis !
La réalité que découvre Polak à son réveil est bien sombre : en cette année 2090, les survivants de la guerre nucléaire qui a rendu la surface de la Terre inhabitable vivent dans les sous-sols de la planète. Dans le Cloaque - les bas-fonds - vivent des bandes de rebelles qui s'opposent à l'ordre établi, mais s'affrontent aussi entre elles. Polak, anciennement le Polaque, était le chef de l'une d'entre elles, un des plus farouches ennemis de Léonidas qui l'avait fait disparaître pour cette raison. Mais le tyran n'apprécie guère la fuite de son prisonnier : pour en venir à bout, il décide de détruire intégralement le Cloaque, ce qui va réveiller les instincts guerriers des résistants...
Le rythme ne se relâche pas une seconde dans ce deuxième opus, plutôt plus mouvementé que le premier. Combats, courses poursuites, alliances surprenantes, on ne s'ennuie jamais. La situation se clarifie petit à petit, avec des révélations successives qui apportent des réponses à nos questions. Quoique je reste perplexe par rapport à certains points, comme par exemple le pourquoi des amputations sur le corps physique des ennemis de Léonidas piégés dans le monde virtuel.
On apprécie de voir l'évolution de notre héros, qui du naïf et enfantin Polak redevient le Polaque, un guerrier affuté et assuré tel qu'il devait l'être avant son amnésie. Quelques personnages secondaires plutôt intéressants viennent également donner un peu de profondeur à l'ensemble.
Les dessins sont toujours très beaux, mais dans l'ensemble bien différents de ceux du premier tome : nous plongeons avec quelques frissons dans un univers glauque bien peu sympathique. Finies, les couleurs claires et gaies de Genuine City ! Le monde réel est lui bien plus sombre et rude, avec des couleurs assorties à cet état de fait.
Une conclusion en beauté pour ce diptyque futuriste réalisé par Igor Dedic et Mathilde Danton.