Doris est très malade. Elle n'arrête pas de cracher du sang. Cependant, elle doit bien poursuivre son travail au sein du Waverly Hills Sanatorium. Ou du moins, encore donner le change quelque temps. En effet, Doris a des doutes sur les soins qui sont prodigués aux patients souffrant de tuberculose. Elle va donc s'introduire dans le bureau du docteur Severs pour compulser des ouvrages médicaux. Et là, ses soupçons vont s'avérer fondées : aucun des médicaments prescrits n'est un antibiotique. Alors qu'elle remet le volume en place dans la bibliothèque, Doris va se faire surprendre par le docteur Severs. Celui-ci va lui annoncer qu'il veut lui donner une promotion, en échange de quoi elle devra être gentille avec lui. Forcée, Doris se retrouver avec le pénis du docteur Servers dans la bouche, qu'elle va mordre de toute ses forces pour en arracher un bout.
Mais Doris a encore d'autres soucis quand on vient la chercher parce que sa fille, Cora, s'enfonce. Il semble qu'elle soit atteint de profondes hallucinations. Elle voit des morts qui " toutes les nuits [ ] attendent le train ". Doris ne voit pas trop ce que cela peut vouloir dire, mais elle n'a pas le temps de s'en préoccuper parce qu'elle va être prise d'une crise de toux aigue et se mettre à cracher du sang. Elle va d'ailleurs perdre connaissance. En apprenant ce malaise, le docteur Severs, remis de ses émotions, a demandé à s'occuper d'elle personnellement. Que pouvait-il arrivé de pire à Doris ? Qu'il essaye de la violer ou que le docteur Stadia s'occupe à nouveau de Cora ?
Mort blanche clôt cette série commencée chez Les Humanoïdes Associés et terminée chez Soleil. Trois tomes où l'horreur aura trouvé sa maison dans le Waverly Hills Sanatorium. Cette institution médicale censée soigner les gens et qui, finalement, ne voulait que faire de l'argent a commis de terribles crimes. Mais ce que l'on découvre dans ce troisième tome va au-delà du crime, c'est de l'horreur pure. En plus de cela, on se retrouve avec une petite fille capable de voir l'invisible, un invisible torturé, terrifiant, qui réclame vengeance. Personne ne pourrait rester sain d'esprit en découvrant ces visions horrifiques.
Christophe Bec nous a une nouvelle fois plongé dans un univers aux portes du fantastique, un fantastique qui met un peu de temps à montrer le bout de son nez et qui est toujours un mystère, à tel point qu'on se demander si on n'a pas pu rêver. Mais il est clair qu'il ne nous donne pas envie d'aller visiter un sanatorium avec Pandemonium, ou alors pour se donner des frayeurs.
Le dessin de Stefano Raffaele n'est pas en reste. Les visions de Cora sont à tomber ; on se croirait dans l'imaginaire de Christophe Gans pour le film Silent Hill. Il a bien su restituer toute l'horreur des scènes auxquelles on est soumise, que ce soit la salle des cadavres pendus ou encore la trépanation de Cora que de joyeuses choses.
Ce tome est moins dans la suggestion que les tomes précédents, et perd ainsi un côté superstitieux, mais donner des réponses étaient nécessaire pour terminer la série. Ce que ce tome fait admirablement.