John Rambo est un ancien de la guerre du Vietnam. Revenu aux États-Unis, il erre de ville en ville, perdu dans cette Amérique qui ne veut plus de lui. Alors qu'il rend visite au dernier membre de son unité, il apprend que ce dernier est mort d'un cancer contracté à la guerre à cause de l'agent orange. Déboussolé, Rambo reprend la route. Alors qu'il arrive dans une petite bourgade perdue au milieu des montagnes, il est repéré par le shérif de la ville qui veut le conduire dans la bonne direction pour que Rambo ne reste pas dans les parages. Lui qui ne voulait que manger un morceau se voit traiter comme un vagabond. Aussi, quand le shérif le dépose de l'autre côté d'un pont marquant la limite de la ville, Rambo fait demi-tour. Ce que le shérif Teasle n'apprécie pas du tout. Il arrête alors Rambo et le conduit au poste de police.
Là, les adjoints de Teasle sont un peu trop brusques avec l'ancien béret vert. Du coup, il revit les moments de torture qu'il a subit et se libère, malmenant du même coup tous les policiers présents. Ne pouvant laisser passer cette insubordination, Teasle et ses hommes se lancent à la poursuite de Rambo, qui a volé une moto pour s'enfuir. Acculé dans les bois, Rambo va déclencher accidentellement la mort du premier adjoint du shérif en voulant se défendre tandis que le policier lui tirait dessus pour laver l'affront subit au commissariat. Du coup, le shérif et ses hommes vont se lancer dans une traque sauvage, faisant replonger Rambo en mode " machine de guerre ".
On connait tous le personnage de John Rambo, soit par les films, soit par le roman de David Morrell dont le premier film est tiré, soit par les imitations ou caricatures qui en ont été faites (d'ailleurs, les caricatures sont plus celles des films suivants, pas de celui-ci). Rambo, un homme forgé par son pays pour tuer des ennemis, un homme qui a appris à tout subir pour mener à bien ses missions, un homme qui, une fois de retour dans son pays, se voit conspué par les mêmes qui l'auraient acclamé si la guerre avait été gagnée. C'est donc un homme brisé, détruit, qui ne recherche rien d'autre que la compagnie de ceux en qui il a une totale confiance : les membres de son ancienne unité d'élite. Seulement, il est le dernier. Et quand un shérif un peu trop zélé s'en prend à lui pour de mauvaises raisons, Rambo craque. Pourtant, il essaye bien de faire entendre raison à shérif Teasle (après avoir blessé tous ses hommes, il arrive à l'attraper dans la forêt et lui conseille de le laisser tranquille sans quoi il va découvrir ce qu'est la guerre : " Fais pas chier, ou je te ferai une guerre comme t'en as encore jamais vu. Laisse tomber. "). Seulement, lui, le vagabond, ne peut dicter sa conduite à un représentant des forces de l'ordre, mais si c'est ce même ordre qui a ouvert les hostilités.
Même si le premier Rambo est très clairement un film d'action, c'est avant tout un film dramatique dans le sens où on raconte l'histoire d'un homme qui a tout donné à son pays et que son pays ne veut plus voir, un homme qui n'a plus de repères et qui n'essaye même plus de demander quoi que ce soit à personne, sauf qu'on le laisse tranquille. Mais même ça, les gens en sont incapables. Bien sûr, ce qui est pointé du doigt, c'est l'attitude de la nation vis-à-vis de ses soldats qui, une fois usés, ne présentent plus aucun intérêt et qu'on aimerait bien oublier ou cacher. Ce qui est aussi critiqué, c'est la guerre en elle-même, capable de former des gens tels que Rambo, tueurs implacables, machine de guerre. C'est donc une manière de poser les questions sur les responsabilités de chacun et surtout des états qui ne pensent que rarement aux intérêts individuels, sauf ceux de leurs dirigeants, cela va sans dire.
En ce sens, ce premier Rambo est clairement différent des suivants où Rambo est de nouveau utilisé pour sauver son pays, avec un message clairement patriotique et où les ennemis de la nation sont montrés du doigt. Ici, l'ennemi est la nation elle-même ainsi que ses habitants.
Même si on voit que le film date un peu, il n'a rien perdu de son message ni de son dynamisme. Sylvester Stallone campe le militaire avec brio et sa tirade de fin est tout bonnement poignante. Un film à voir et à revoir.