Les Chroniques de l'Imaginaire

Les cendres froides - Musso, Valentin

Aurélien ne s’attendait certainement pas à ce qu'il allait découvrir en mettant de l'ordre dans les affaires d'Abuelo, son grand-père décédé d'une attaque cérébrale à l’âge de quatre-vingt dix ans. Alice, la compagne de ce dernier, lui avait demandé de classer toute la collection de films du vieil homme afin de voir ce qui pouvait être gardé ou vendu. C'est alors que les images d'une bobine en apparence banale, simplement estampillée d’un prénom et d’un numéro de téléphone , allaient le marquer à jamais. On pouvait y voir son grand-père, jeune, évoluer dans ce qui ressemble à un vaste manoir transformé en pouponnière. Mais ce qui glaça le sang d'Aurélien fut l’inscription "Wilkommen" sur une banderole ainsi que les officiers nazis présents. Abuelo aurait-il été un collaborateur ? Que signifie ce film ? Quels secrets de famille lui a-t-on caché ? Aurélien est déterminé à faire toute la lumière sur cette affaire, même si cela signifie fouiller dans le passé et bouleverser ses proches.

Pour son second roman, Valentin Musso semble déjà avoir trouvé son style : deux histoires qui finissent par se rejoindre, deux modes narratifs différents, de fréquents retours en arrières, des secrets de famille, des personnages tourmentés et un rebondissement final inattendu. L’auteur se plaît à nous faire suivre de fausses pistes, à nous laisser envisager une solution pour mieux nous en détourner par la suite. On retrouve donc exactement la même construction que pour son premier roman La ronde des innocents.

Cette fois-ci, Il nous entraine dans un pan de l’histoire assez peu connu, les lebensborn, sorte de maternités où de jeunes filles-mères répondants aux critères aryens mettaient au monde leur enfant avant de le confier à des familles méritantes. Mais il reste à la surface des choses, évite le trop didactique pour ne révéler que ce que les personnages consentent à dire. Pour moi, cela sert l'idée centrale de son ouvrage qui est de montrer comment des secrets de famille peuvent être destructeurs, que ce qui est caché même avec les meilleures intentions au monde peut se transformer en bombe. Malgré une construction plus maitrisée, une plume toujours aussi agréable, j'avoue avoir été encore une fois déçue par le final, un de ceux qui vous fait soupirer et penser "tout ça pour ça ?". Une lecture sympathique mais sans plus.