Voilà le très célèbre juge Ti reparti dans de nouvelles aventures. Une nouvelle fois confronté aux croyances ésotériques et aux traditions ancestrales, ce disciple de Confucius devra faire preuve de tout le sang froid et de toute la logique dont il est capable. Il faut bien le reconnaître tout de même... Les morts se cumulent, les circonstances sont de plus en plus étranges, et nous sommes en plein dans le mois des fantômes et la fête des âmes damnées approche à grands pas. Et puis, la découverte des ces anciennes sépultures et leur profanation par le gouverneur même de la province inquiète... Tous les participants à cette expédition seraient ils maudits ?
Voilà un nouvel opus des enquêtes du juge Ti plutôt réussi. Frédéric Lenormand prouve une nouvelle fois qu'il peut dignement et sans rougir prendre le flambeau laissé par Robert Van Gulik.
Une nouvelle fois, le roman est riche en enseignements. Au delà de l'histoire "policière" (car peut on réellement la qualifier ainsi ?) c'est à nouveau tout un pan de la culture et des traditions chinoises qui nous sont révélées. On découvre ainsi l'importance du mois des fantômes, et de la fête des âmes damnées. On découvre à quel point toutes ses croyances sont ancrées dans l'inconscient collectif, puisque même les plus grandes sommités de l'empire y succombent avec une facilité déconcertante.
On découvre une histoire abracadabrante dont les ramifications paraissent n'avoir d'autres liens entre elles que des petites statuettes trouvées dans un tombeau. L'explication qu'en donnera finallement le juge Ti, bien que difficilement croyable, ne l'est toutefois pas moins et a l'astuce de révéler la perfidité de l'homme qui, se cachant derrière ces croyances ancestrales, essaye toujours et quoi qu'il arrive d'en tirer son parti.
On aime, la petite présentation des personnages principaux au début du roman qui donne la sensation d'assister à une pièce de théâtre, le petit résumé à la fin du livre également, qui retrace succintement la "carrière" du juge Ti, et ce, sous la plume de ses deux "papas".
Le plus par rapport au dernier volume ? Une meilleure fluidité de l'histoire.
Le moins ? Le postulat de base est beaucoup moins original. Toutefois, la construction de l'histoire en elle même et l'utilisation des différents personnages rattrape largement ce petit aspect défavorable.
