Dans un monde où les mâles ont presque tous disparu, tout commence lors d'une matinée de shopping dans un mall. Sun et ses copines ont rendez-vous avec une célèbre vloggeuse, 10Esha, pour discuter de la dernière chronique de Sun avec des arguments de taille, du 9mm et du .45. 10E est venue avec ses gangers, les Boo's. Les magasins de fringues et de cosmétiques se transforment en champs de bataille, les rayons, en tranchée et les lotions pour la peau, en grenade. Le paradis pour toute fan de la mode !
D'un autre côté, des laborantines élèvent différentes variétés de germes de la peste-Y (celle-là même qui a quasi éteint la population masculine) sur un autiste-Y. Le cobaye s'appelle Méniscus et semble très mal en point mais, étonnamment toujours vivant, ce qui réjouit et désole la chef de projet d'autant qu'un invité surprise va bientôt venir tenir compagnie à Méniscus...
Nous sommes dans un futur proche, les mecs ont presque tous disparu et les femmes sont aux commandes. Voilà le point de départ du roman de Sullivan. Ajoutez à cela une bonne dose de consommation, des intervenants politiques, un complot de grande importance, des envies maternelles, quelques clones et des univers virtuels pour obtenir un cocktail féministe moderne plutôt explosif et frappant par son écriture. Son univers non-utopique est solide et rend l'histoire assez vraisemblable.
Toutefois, et délaissant le fait que je sois un mâle, j'ai eu beaucoup de mal à accrocher au-delà de la moitié du Maul. L'impression sans cesse croissante d'absence d'objectif (plus pour la partie shopping/fusillade que pour la partie médicale) fait que j'ai eu le désagréable sentiment de tourner en rond, sans intérêt. Le second point noir vient des personnages qui manquent de différenciation, ils se confondent sans arrêt et ne marquent pas le lecteur, qui les aura oubliés d'ici une semaine.
En conclusion, une très bonne écriture, un univers solide mais un récit et des personnages en-deçà.
