En pleine jungle, un tigre se réveille et s'étire. La faim se fait sentir et il part en quête de nourriture. Non loin de là, un tapir mange et va se désaltérer à un point d'eau. Là, le tigre lui saute dessus. Le tapir se met à courir et, par un heureux hasard, échappe au félin. Mais il ne compte pas se laisser abattre et va tenter de rejoindre la tapir par un autre chemin. En passant sur un tronc d'arbre qui enjambe le cours d'eau, le tigre se fait attaquer par un énorme crocodile. Après un combat, mais légèrement blessé, le tigre arrive à s'en aller, toujours affamé.
Non, Love n'est pas une série d'amour à l'eau de rose. Non, Love ne raconte pas les histoires sentimentales de quelques trentenaires esseulées. Love raconte la vie d'animaux et, à ce titre, ne proposera aucun phylactère. Cela pourra surprendre au début les habitués des bulles mais cela permet d'avoir un récit purement graphique, sans autre commentaire que ce que l'on voit, comme était L'âge des reptiles de Ricardo Delgado et James Sinclair, paru chez Semic.
Alors oui, le scénario de Frédéric Brrémaud est assez linéaire et simple, puisque cela raconte l'histoire d'animaux sans autre fioriture de quelque nature que ce soit. Pourtant, ce scénario est totalement maîtrisé et le découpage est exactement comme il faut. Ce qui permet au dessin et aux couleurs de Federico Bertolucci de s'exprimer totalement. Et ce dessin, c'est la grande force de ce tome. Non, la couverture n'est pas enjolivée par rapport à ce que vous trouverez dans ces pages. Les dessins vont vraiment tous de cette qualité. De dessins qui ne sont pas trop retravaillés puisque l'on voit par moment encore les crayonnés en-dessous. De vrais bijoux.
En définitive, entrer dans Love, c'est entrer dans une expérience inédite où les dessins et les couleurs sautent aux yeux. Une belle expérience.