Les Chroniques de l'Imaginaire

Dramagraphies - Filmographie complète d'Emir Kuklik - Mecucci, Patrick & Lagarde, Michel

Connaissez-vous Emir Kuklik ? Non ? Pourtant ce cinéaste a réalisé un grand nombre de films, dans lesquels il se mettait d'ailleurs souvent en scène. Alors que le festival de Cannes vient de se terminer, Michel Lagarde et Patrick Meccuci ont décidé de revenir à leur manière sur ce phénomène cinématographique méconnu et, certainement, incompris. Des années 20 à 2009, Emir Kuklic explora la science-fiction, le polar, le drame… en compagnie de sa famille et de Jacqueline de La Fresnaye. Malheureusement, celle-ci fut toujours coupée au montage, pour des raisons diverses et variées, ce qui fait que jamais nous ne la découvrîmes dans l'œuvre de Kuklic. En tous cas, préparez-vous en entrer dans un univers bien marqué et quelque peu décalé.

Michel Lagarde et Patrick Meccuci se sont fait plaisir avec cet ouvrage. Sous forme de rétrospective, ils ont exploité au maximum le travail de Michel Lagarde sur les images. C'est un travail de fou, comme c'est expliqué en fin de volume, pour arriver à des images aussi belle et imaginative. Non, il n'y a pas d'informatique qui est intervenu dans ce travail, quoi qu'on puisse en penser. Oui, c'est bien toujours Michel Lagarde qui joue tous les personnages que l'on peut croiser, du plus simple au plus loufoque. Oui, tout est vrai. Du moins, cela l'était quand la photo a été prise. Par contre, il y a ensuite eu beaucoup de montage pour arriver au résultat final, tout à fait somptueux.

Les textes ne sont pas en reste. Pour chaque image, on aura un pitch du film duquel l'image est censée être extraite ainsi que quelques secrets de plateau. Même si l'ensemble est complètement barré, je dois bien avouer que je me suis marré tout seul comme une andouille à la lecture. C'est tellement absurde par moment que ça en devient drôle. Attention, absurde ne veut pas dire qu'il n'y a pas de travail derrière, bien au contraire. La seule chose qu'on regrettera finalement, c'est de pas savoir à quoi ressemble cette Jacqueline de La Fresnaye dont on parle tant. Mais bon, même nous, on l'aurait sûrement coupée au montage si on l'avait vue.

Dramagraphies est donc une œuvre atypique, inclassable, décalée mais terriblement exigeante. Une envolée vers un ailleurs improbable.