Charlene et Ricky sortent ensemble. Mais un soir, Ricky, de retour tôt chez lui, se couche presque immédiatement sans manger. Des heures plus tard, ses parents, l'inspecteur principal Jones Cooper et la psychothérapeute Maggie Cooper, sont réveillés par Melody, la mère de Charlene, à la recherche de sa fille, qui a disparu.
On apprend très vite que la jeune fille a demandé à l'un de leurs camarades de classe, Marshall Crosby, de la conduire en voiture à New York. Mais cette affaire remue de terribles souvenirs chez les adultes qui se taisent depuis des années au sujet de ce qui est advenu à Sarah Meyer, disparue près de vingt ans plus tôt.
La façon dont l'auteure entremêle passé et présent, et en général les différents temps de l'histoire, est bien gérée, en ce qu'elle montre bien le "présent du traumatisme" : un évènement choc qui n'a pas été élaboré, parlé, surmonté reste comme cristallisé dans l'ambre, présent en permanence, juste sous la surface de la conscience de la ou des personne(s) concernée(s), comme une musique infra-sonique sur laquelle elle(s) danse(nt) à son ou leur insu.
Cette "profondeur de champ" supplémentaire est donc tout à fait bienvenue, d'autant qu'elle se superpose à cette ambiance particulière de type "village" où presque tous les personnages se connaissent depuis toujours et savent tout des familles des uns et des autres. Cela donne une atmosphère de huis-clos assez oppressante, mais dont l'auteure n'oublie pas de montrer aussi les aspects positifs. En somme une ambiance très américaine pour ce roman plaisant et vite lu, même si ce n'est pas le meilleur de Lisa Unger.