Les Chroniques de l'Imaginaire

"L'esprit et l'âme se tiennent étroitement unis" - Lucrèce

Le poète latin, dont on ne sait à peu près rien, est connu pour son De rerum natura (De la nature), sur lequel ont sué des générations de latinistes en herbe. Le texte proposé ici est la troisième partie de ce poème, qui en comporte six en tout.

Lucrèce y rend hommage à Epicure et Démocrite, et cherche à y démontrer combien est absurde le concept d'une âme immortelle, qui vivrait de façon indépendante du corps qui l'abrite.Qu'on soit ou non d'accord avec ses prémisses et son argumentaire (et certains éléments en sont plus drôles qu'autre chose de nos jours !), c'est très lisible, dans une langue pleine d'allant et de vigueur.

Lucrèce vise aussi par cet écrit à supprimer des esprits la crainte de la mort, suivant le raisonnement qui veut que celui qui craint la mort a, en fait, peur de ce qui l'attend au-delà, que ce soit pour le corps ou pour l'âme (Enfers...). L'interrogation quant à la nature de la mort et de l'âme étant toujours actuelle, le texte de Lucrèce est intemporel, et supporte parfaitement la (re)lecture. En revanche, bien sûr, et comme d'habitude en de telles matières, il ne convaincra que les déjà convaincus !