A la mort de son mari, Dame le Cauèlus a été forcée de reprendre l'entreprise familiale de parcheminerie, aidée en cela de ses filles. Elisabeth, laînée, s'est aussi prise de passion pour l'enluminure et elle excelle dans cet art. Mais au XIIIéme siècle, il est très mal vu qu'une femme travaille dans ce domaine, encore plus qu'elle sache lire et écrire. C'est pourquoi la jeune fille signe ses oeuvres du nom de Thomas le Bleu. Et c'est sous ce pseudonyme qu'elle compte participer au concours lancé par le Comte de Montaigu avec à la clef une belle somme d'argent et une place de copiste. Mais ce matin, tous ses efforts sont peut-être réduits à néant : les derniers in-octavo ont brulé dans un incendie mystérieux. Qui pouvait connaître son secret et vouloir l'empêcher de présenter son travail ? Elisabeth est bien décidée à faire toute la lumière sur cette affaire.
Martine Pouchain nous entraine dans le Paris du XIIIème siècle et l'univers des enlumineurs. Mais surtout, elle nous présente une époque où la femme n'avait presque aucun droit si ce n'est celui de se conformer à ce que la société et son époux lui demandaient. Une jeune fille est pourtant bien décidée à sortir de ce carcan.
Maintenant, ce qui aurait pu être une découverte passionnante de métiers disparus et un plaidoyer pour les droits de la femme dérive trop vite vers la bluette version Arlequin. Toutes les ficelles sont là : la jeune fille innocente, des prétendants dont elle ne veut pas et le coup de théâtre final. Du coup, l'aspect historique passe très vite au second plan. De plus, il manque l'explication de certains mots compliqués. Si encore l'auteur avait pris le parti de ne rien annoter mais on trouve les définitions de termes temporels comme sexte ou none alors que le lecteur doit se débrouiller seul avec calame ou in-octavo. J'ai également eu du mal à comprendre lutilité ou tout du moins le rapport avec l'histoire de la présence de courts textes en italiques qui apparaissent parfois entre deux chapitres.
Mais malgré cela, Trois gouttes de sang reste une lecture agréable, qui plaira certainement aux fillettes un peu fleur bleue à partir de onze ans.