Un vaisseau s'est écrasé dans un désert. Le seul homme à bord ne peut pas sortir pour aller chercher de l'eau, il en mourrait. Il demande donc à un robot d'aller la chercher pour lui. Le robot part donc avec son bidon à la main. Durant plus de mille jours, il erre, sans trouver la moindre goutte d'eau. Puis un jour, il tombe sur un oasis. Là vivent une femme et sa fille, cachées. La mère a peur pour sa fille tandis que la petite ne semble pas plus effrayée que ça, surtout intriguée. Le robot demande gentiment de l'eau et la mère lui indique un étang non loin. Quand le robot s'en va, la petite lui jette un caillou. Le robot va retourner au vaisseau pour donner l'eau à l'homme qui la lui a commandé. Mais à son retour, l'homme est mort de déshydratation. Le robot ne le sait pas et verse l'eau sur la dépouille, sans succès.
Le robot a été programmé pour sauver les hommes. Puisqu'il n'a plus l'homme à sauver et qu'il ne connait pas d'autres humains, il s'en retourne à l'oasis. Et là, il demande simplement à la mère comment sauver les hommes. Va alors commencer une histoire forte entre ce robot très littéral et surtout la petite fille. Une histoire d'amour, au sens le plus noble du terme.
Ce qui frappera le lecteur de Saving human being en premier lieu, ce sont les dessins qui sont de véritables petits bijoux. Fins, précis, délicats, avec ce robot bien pensé pour être à la fois impressionnant et attendrissant. Eh oui, depuis Wall-E, on sait que c'est possible, même pour une boite de conserve. Zhang Xiaoyu ne se fait pas prier pour produire des planches qui sont très bien pensée, avec un rythme maîtrisé.
Mais une fois qu'on rentre dans la lecture, on se rend compte que la plus grande force de cette bande dessinée, ce sont les idées qu'elle véhicule. Des idées simples, mais des idées belles. On me traitera sans doute de naïf, mais j'aime croire qu'il est encore possible que les gens fassent des efforts pour apprendre à mieux vivre les uns avec les autres, sans regarder tout le temps par-dessus son épaule ou sans penser uniquement à soi. La fin est ouverte en interprétation. On peut la voir d'une manière pessimiste comme d'une manière optimiste. Je laisserai chacun se faire sa propre opinion. En tout cas, cette lecture fait du bien parce qu'en effet, l'humanité peut peut-être être sauvée. Mais par qui ? Sans doute pas par elle.