En 456, Clovis, roi des Francs succède à son père, chassé du trône par ses moeurs dissolues. Sa conversion au christianisme lui permet d'étendre son royaume grâce à l'appui de l'aristocratie gallo-romaine et de l'Eglise.
À sa mort, en 511, son royaume est divisé entre ses quatre fils : Thierry règne sur Metz, Clodomer sur Orléans, Childebert sur Paris et Clotaire sur Soissons. Le royaume de Metz est baptisé l'Austrasie, celui de Soissons la Neustrie, celui d'Orléans devint plus tard la Bourgogne, tandis que celui de Paris ne changea pas.
Mais ce partage de l'héritage de Clovis engendre de nombreuses luttes fratricides. Ainsi, à la mort de Clodomer, ses fils sont assassinés par leurs oncles, Childebert Ier et Clotaire Ier. Le fils de Thierry, Théodebert, est obligé de combler ses oncles de présents pour conserver son bien. Mais bientôt, Childebert s'associe à Théodebert contre Clotaire.
Vengeances et querelles ensanglantent la famille royale mérovingienne pendant de nombreuses années. A chaque nouveau décès, le partage de l'héritage divise encore plus le royaume de Clovis.
En 572, Grégoire est élu évêque de Tours après avoir étudié la bible à Clermont-Ferrand. Sa mère lui apparaît une fois en rêve et l'exhorte d'écrire. Pendant plus de vingt ans, Grégoire va relater l'histoire de sa ville, centre religieux et politique que se disputent les Mérovingiens. Un diocèse en perpétuelles luttes fratricides qu'il gouverne tout en trouvant le temps de relater les événements auxquels il est mêlé de près.
L'oeuvre majeure de Grégoire de Tours a survécu à travers plusieurs manuscrits, dans des versions plus ou moins altérées. La présente traduction des chroniques de Grégoire omet la compilation qui résumait l'histoire du monde depuis sa création jusqu'à la mort de saint Martin.
Grégoire de Tours brosse un portrait plutôt sombre de son diocèse, mettant l'accent sur les conséquences désastreuses du comportement de certains rois par opposition au comportement de leur aïeul, Clovis.
En raison de son thème central, l'oeuvre fait en tout cas de Grégoire de Tours le principal historien des rois mérovingiens et la source majeure dont nous disposons sur les règnes de ces derniers durant ce VIème siècle si méconnu.
Après Grégoire, des mains anonymes poursuivent l'Histoire des Francs durant les siècles suivants.