Les Chroniques de l'Imaginaire

Vinland Saga (Vinland Saga - 9) - Yukimura, Makoto

Einar, le nouvel esclave, découvre aux côtés de Thorfinn que le maître est un homme bon. Il travaille aux champs, il instruit son fils au bon usage de la faux et le rouspète quand celui-ci se fourvoie. Mais Einar déteste les hommes de guerre, fort de son expérience. Pourtant, ce fils, Ormar ne jure que par les guerriers... et suite à une déception sentimentale, il se laisse guider par deux mercenaires qui protègent le domaine. Pour mûrir, ces derniers lui proposent de tuer un esclave dans un duel à l'épée. Et l'esclave choisi n'est autre... qu'Einar !

Virage à 180 degrés pour Makoto Yukimura, qui va cette fois nous parler de ce qu'il se passe dans les basses classes de la société, celle des hommes qui ne sont pas des guerriers. Le travail y est pourtant rude, tout comme les conditions de vies. Pourtant, le défrichage des forêts primaire, tel qu'il est raconté, s'est en effet déroulé de cette manière, pour fournir aux hommes de plus en plus nombreux de quoi se nourrir. C'est donc une toute autre facette de la vie au XIe siècle qui nous est présentée. Les guerriers ne sont pas tous en guerre, certains sont payés en protecteurs de domaines. Les paysans sont divisés entre esclaves et affranchis, ceux qui ont racheté leur liberté. La double page finale fournit quelques informations supplémentaires, notamment les relations entre chaque groupe.

Mais alors où est l'action ? Toujours présente, mais à d'autres niveaux. Survivre, c'est travailler, quel qu’en soit le travail (guerrier, paysan). C'est aussi négocier avec les autres, comme pour emprunter un cheval afin d'accélérer la cadence de travail. Alors certes, c'est moins passionnant que les images de guerre, mais le rendu n'en est que plus réaliste encore.

À l'heure de la sortie de la réédition collector de la série Planète, chez Panini Manga, Vinland Saga continue son travail de référence en terme de seinen, et de leçon de vie. L'humour n'a pourtant pas été oublié, mais restant dans le ton du manga : sobre et efficace. Comme quoi, même un travail d'esclave mérite bien un coup de coeur parfois ?