Le grand livre - Willis, Connie

En 2054, les universitaires-scientifiques maîtrisent les voyages dans le Temps. Kivrin, une jeune étudiante, est envoyée en 1320, à sa demande express. Kivrin arrive en plein Moyen-Âge, en Angleterre, malade. Elle est accueillie par une famille hospitalière qui va la soigner.

En 2054, les problèmes s’amoncellent soudainement : une épidémie sévit. Le technicien qui a opéré le transfert de Kivrin est le premier malade et, dans son délire fiévreux, annonce à Dunworthy, le responsable de Kivrin, qu’il y a eu un problème lors du transfert. Mais quel problème ? Dunworthy est alors confronté à cette épidémie qui décime la ville, il n’arrive pas à savoir où est partie Kivrin, ni surtout, quand. Il se rassure comme il peut en se disant qu’en 1320 la peste n’était pas encore arrivée en Angleterre. Mais Kivrin est-elle bien arrivée en 1320 ?

De son côté, Kivrin guérit rapidement (elle a été vaccinée soigneusement avant son départ) et vit les fêtes de Noël avec la famille qui l’a accueillie. Elle a cependant un problème à résoudre : elle ne sait pas où se trouve le point de transfert pour, dans deux semaines, revenir en 2054. Elle va tout faire pour le découvrir mais va rencontrer bien des obstacles.

Connie Willis use (et abuse peut-être parfois) de profusion de détails, mais il faut passer outre car cette histoire se lit avec bonheur. Le lecteur a vraiment hâte de savoir d’où vient l’épidémie qui sévit en 2054, que va devenir Kivrin, si elle va pouvoir revenir, comment, etc. Les chapitres au Moyen-Âge et ceux en 2054 s’alternent avec bonheur. Il y a de nombreux personnages également, mais ils sont tous bien campés, sympathiques, attachants pour certains, antipathiques pour d’autres, au Moyen-Âge et en 2054. Certains personnages secondaires apportent une petite pointe d’humour (je pense à la Mégère et son fils séducteur).

Le quotidien au Moyen-Âge est très instructif, très agréable à découvrir. Le parallèle entre l’épidémie qui sévit dans une société moderne et une époque plus vieille de quelques siècles est très bien fait.

Tous les détails et explications concernant les voyages dans le temps, les paradoxes, les paramètres, les décalages etc… paraissent vrais tant ils sont bien racontés et expliqués.

Les pages se tournent vite, sans que l’on s’en rende compte, et on est même obligé de lire jusqu’à 3h30 du matin pour connaitre la fin !

Un voyage dans le temps vraiment très agréable et qui mérite vraiment le Prix Hugo 1993 qu’il a obtenu !