Les Chroniques de l'Imaginaire

Prêtresses du sexe - Lévine, Alexandre

Cléaridas est un homme qui arrive dans la ville de Nessara. Dans son pays, on commence à parler de la déesse de la fécondité et du sexe, Welouma, et de ses prêtresses, véritables expertes dans l'art de l'amour et prostituées hors pair. Seulement, les hommes à pouvoir entrer dans le temple de la déesse sont peu nombreux. Beaucoup se font refouler à l'entrée et seuls les plus parfaits, capables de bien servir la déesse et d'honorer ses prêtresses, peuvent espérer passer un séjour dans l'enceinte du temple. Cléaridas veut tenter sa chance pour profiter de toutes les femmes que le temple peut contenir, mais aussi pour percer le mystère qui entoure Welouma. Bâti comme il est, il n'aura aucun mal à pénétrer dans le sanctuaire. Là, il va découvrir les véritables plaisirs de la chair, comme jamais il n'avait pu les envisager. Mais il y a autre chose qui va lui tomber dessus : l'amour.

Prêtresses du sexe est un roman qu'il ne faut pas mettre entre toutes les mains, c'est certain. Le thème laisse présager des orgies et le texte nous le confirme. Les hommes et les femmes que l'on rencontre au fil des pages n'ont qu'une seule idée en tête, ou presque : copuler le plus possible avec le plus de partenaires possibles. Il y a un but derrière tout cela : les prêtresses de Welouma doivent enfanter. Pour les hommes, la motivation première est bien entendu une jouissance immédiate et quasi sans fin. Donc, oui, les scènes de sexe sont légion dans ce livre. Pourtant, Alexandre Lévine arrive à ne pas les rendre pour autant vulgaires. Les mots employés sont rarement violents ou crus, ou à dessein. Du coup, on se retrouve avec des descriptions de scènes de sexe qui ne sont pas dérangeantes. Par contre, elles sont légion. En fait, pendant plus de la moitié du livre, les protagonistes ne font que faire l'amour. Il y a une intrigue en toile de fond, mais elle est vraiment négligeable par rapport au reste. Ce qui est finalement dommage. Surtout que la fin, du coup, ne cadre pas avec le reste du récit. À mon avis, il aurait été préférable d'enlever quelques scènes de sexe pour ajouter de la découverte du monde Waritte. Parce que du monde en question, on ne sait finalement pas grand-chose. D'autres dieux existent, mais lesquels ? Quels sont leurs coutumes pour qu'ils acceptent une déesse comme Welouma ? Des questions auxquelles je n'ai pas trouver de réponse.

Prêtresses du sexe est bien écrit, et c'est sans doute ce qui fait qu'on peut lire le livre rapidement sans trop se prendre la tête. Après je pense que l'histoire aurait pu tenir sous le format d'une nouvelle ou d'une novella.