Daryl est enseignant. Un jour où ses élèves sont en plein contrôle, des coups de feu retentissent dans l'établissement. Daryl se dirige immédiatement vers la source du bruit et tombe nez à nez avec un tireur fou. Sans aucune crainte, il avance sous les tirs de son adversaire, sans que les balles lui fassent le moindre mal. Il arrive ainsi à la hauteur de l'homme cagoulé et le maîtrise d'une manière brutale. Mais voilà, tout ceci n'est qu'un rêve. Daryl est bien en classe en train de surveiller ses élèves, mais il n'a pas sauvé le lycée d'une menace quelconque. Quand il rentre chez lui, le soir, une nouvelle semble le mettre dans tous ses états : le nom du nouveau secrétaire à la sécurité intérieure du pays, un certain William Peter Stahl.
Des années avant, Daryl avait participé à un camp vert pendant l'été. Ses amis, dont Curtis et Jesse, et lui ne voulaient pas y aller, mais leurs parents ne leur avait pas trop donné le choix. Pourtant, ils avaient essayé d'être inventifs pour ne pas s'y rendre. Mais rien n'y avait fait. Et, cette année-là, quelque chose scella pour toujours leur amitié lors du camp. Aussi, quand la nouvelle de la nomination de Stahl se fit, les quadragénaires, qui l'avaient connu sous un autre nom, décidèrent de reprendre contact entre eux, alors que cela faisaitt de longues années qu'ils ne se sont parlés. Pourquoi ? Pour reformer les Vigilantes.
On connait le talent de Jean-Charles Gaudin pour nous concocter des scénarios aux petits oignons. Ici, il l'utilise parfaitement pour apporter sa pierre à l'univers des super-héros. Mais attention, ces super-héros là sont quelque peu particulier. En fait, on ne sait pas vraiment quel genre de pouvoirs ils peuvent avoir, puisqu'ils ne les ont plus. Mais ce n'est pas vraiment ça qui est important. On travaille beaucoup sur les circonstances de leur rencontre, sur ce qu'ils ont vécu et ce qui les a amené à acquérir leurs pouvoirs, même si on ne sait pas lesquels. En fait, c'est simple, la construction du récit m'a beaucoup fait penser à du Stephen King. On s'attarde sur les personnages et leurs relations et on essaye ensuite de voir ce que cela donne dans la trame plus générale. J'aime bien ce genre de construction, surtout quand c'est aussi bien fait.
Jean-Charles Gaudin est épaulé par Riccardo Crosa au dessin et de Stéphane Paitreau aux couleurs pour mettre en musique son histoire. Et l'alchimie prend parfaitement. On est dans un style réaliste actuellement classique, mais qui passe parfaitement dans cet univers. Aucun élément graphique n'est vraiment dissonant ou ne laisse présager d'un monde fantastique. On peut même se demander si cette histoire de Vigilantes est réelle. Mais c'est aussi tout l'attrait du tome, le questionnement.
En tous cas, ce premier tome donne bigrement envie de connaitre rapidement la suite à cette série. Merci pour cet excellent moment. Et on espère retrouver tout le monde avec la même détermination qu'ils en ont sur la dernière case de l'album.
