Les cités de Vitzio et de Cardini sont ennemies, mais entretiennent une entente cordiale basée sur un compromis. La ville de Vitzio a besoin de se régénérer, et pour ce faire sollicite l'aide de la capitale de l'Ordre de Cybèle, le culte pratiqué dans la province d'Etrusie. La mère-évêque a fait le voyage pour la cérémonie de la Metafors, au cours de laquelle les Sanglards, créatures dangereuses et bestiales, sont métamorphosées en êtres humains. En échange ce cette population nouvelle, la cité de Vitzio procure les fleurs de Dorkéïne, indispensables à la survie de l'Ordre.
Lysandre assiste à cette cérémonie. Il suit les enseignements de son maître Théo afin de devenir oblat de l'Ordre de Cybèle. Les plus hauts échelons de la hiérarchie sont réservés aux femmes, les hommes restant inférieurs, soumis à l'émasculation. Lysandre en est à un stade où il se demande si ce sacrifice en vaut la peine, question à laquelle un évènement inattendu va lui apporter la réponse. Alors que la congrégation rentre à Cardini, des barbares s'en prennent au convoi, massacrant à tour de bras. N'en réchapperont que l'abbesse Dominik et Lysandre. Lysandre car il est l'amour de jeunesse du chef des soi-disants barbares, Baskia ; Dominik pour acheter le silence de ses hommes. Sa mission était de s'emparer des fleurs de Dorkéïne, sur commande du baron Delphino, un vassal du roi de la province voisine.
Nous voilà donc plongés dans une sympathique histoire de fantasy, riche, et pleine de rebondissements. L'univers de Meridia est bien planté, chaque province ayant des particularités distinctes, régies sous des règles différentes. Les dessins et couleurs de Joël Mouclier servent extrêmement bien le scénario, de par les traits précis, réalistes, les vignettes truffées de détails, et les couleurs vives et chatoyantes. L'histoire tourne dans un premier temps autour du destin de Lysandro, le protégé de Baskia, qui a du changer de nom et renoncer à ses prétentions au sein de l'Ordre de Cybèle. La relation amoureuse des deux protagonistes marque un tournant, puisqu'elle sauve le jeune homme et lui permet d'approcher les plus hautes instances de la province de Tyrena. L'homosexualité n'est pas exposée de manière impudique, même si elle est plus que suggérée. Avant d'être une histoire de sexe entre deux hommes c'est surtout une histoire d'amour entre deux êtres humains. Par la suite, la montée en puissance du baron Delphino et de Baskia, alias Bartholomey, présage un renouveau dans le paysage polititique de la province et dans les relations avec les cités extérieures. Qu'en sera-t-il ?
Comme tout bon premier tome, Les fleurs de Dorkéïne donne très envie d'avoir le deuxième entre les mains. Qu'adviendra-t-il de l'Ordre de Cybèle sans les fleurs ? L'amour de Lysandre est-il sincère ? Ce n'est qu'un échantillon des questions que je me pose après avoir refermé cet ouvrage. Vivement la suite !