Les Chroniques de l'Imaginaire

Farlander (Le coeur du monde - 1) - Buchanan, Col

Désireux d’échapper à l’atmosphère oppressante de la ferme familiale, Nico a fui sa maison pour la cité de Bar-Khos à l'aube de ses seize ans avec comme seul compagnon Cado, son chien. Malheureusement, il s'est vite rendu compte que la cité assiégée n'offrait que peu de possibilités de travail et d'avenir. Soumise au siège des armées de l’Empire Mannien, qui petit à petit annexe tout le monde connu dans le sang et la violence de leur fanatisme religieux, la ville résiste tant bien que mal depuis déjà dix années. Mais les blocus de plus en plus nombreux ne permettent pas de nourrir toute la population et les plus pauvres, comme Nico, meurent lentement et inexorablement de faim. Aujourd'hui, un an après sa fuite, Cado vient de s'éteindre. Et Nico sent que son tour va bientôt arriver. C'est donc par désespoir qu'il accepte la proposition de Léna, compagne d'infortune, d'aller voler la bourse d'un vieil homme à moitié aveugle. Malheureusement, le jeune homme est arrêté, jeté en prison, condamné à la flagellation et au marquage au fer. Alors qu'il a perdu tout espoir, il reçoit une proposition inattendue de l’homme qu'il a voulu extorquer, lequel se prénomme Ash. Nico peut être libéré immédiatement si il accepte de le suivre et d'intégrer les Roshun, l'ordre d'assassins d'élite dont il est un disciple, en tant que son apprenti. A contrecœur, Nico suit le vieil homme sans savoir que cette décision va bouleverser toute son existence.

Pour son premier roman, coup de coeur des éditions Bragelonne, Col Buchanan nous offre une histoire de fantasy axée sur la relation entre un vieil homme et son apprenti, tous deux membres d'un ordre d'assassins. Certes le thème n'est pas original, loin s'en faut, Même sans être une grande spécialiste du genre, je pense tout de suite à plusieurs sagas comme L'Assassin royal ou L'apprenti d'Araluen pour ne citer qu'elles. Maintenant, nul besoin d'être totalement novateur pour écrire un récit attractif et c'est le cas ici. L'auteur nous entraine sans peine dans son univers. Le monde est décrit avec beaucoup de détails sans tomber dans le trop. On retrouve bien évidemment des thèmes archi classiques comme la religion et ses abus, l'honneur, le courage, le devoir mais la lecture est agréable, le style maitrisé et les rebondissements inattendus. Ajoutons une belle galerie de personnages, certains attachants, d'autres exaspérants voir même haïssables mais tous intéressants. J'ai dévoré avec plaisir la quasi-totalité de l'ouvrage. Je regrette juste que la fin du roman ne soit pas à la hauteur du reste. Les derniers chapitres sont plus lents, à la limite de l'ennui. On se demande même pourquoi l'auteur ne s'est pas arrêté avant. C'est certainement une manière d'amorcer la suite mais ce n'est pas réalisé de la meilleure façon. En résumé, voici un roman qui ne bouleverse pas le genre mais qui apporte sans rougir sa pierre à l’édifice et dont j'attends la suite.