Les Chroniques de l'Imaginaire

Le rôdeur d'ombre (Les chroniques de Siala - 1) - Pekhov, Aleksei

Des choses se sont réveillées. Elles rôdent dans les rues d'Avendoom à la nuit tombée. Elles sont les messagères de l'Innommable, elles apportent aux humains la nouvelle de son réveil. Il reforme une armée d'ogres et de géants et les traîtres accourent à son service. Les années de paix sont terminées.

Dans la capitale de Siala, l'espérance de vie des travailleurs nocturnes a plongé depuis la réapparition des démons. Peu de fous osent encore sortir la nuit mais il est en un qui joue avec les ombres, Harold, un maître voleur dont le roi requiert les services.

Harold l'Ombre doit partir dans le Sud accompagné par une princesse elfe et un groupe composé des meilleurs guerriers du royaume car c'est dans le Sud que la Corne d'Arc-en-Ciel a été enterrée. Cet artéfact magique est l'unique moyen de résister aux légions de chamans de l'Innommable. La petite troupe a l'obligation de réussir là où des armées ont échoué sinon, ce sera la fin.

Mon pressentiment en lisant la quatrième de couverture de ce roman était que j'allais me retrouver face à une sorte de fade copie russe du Seigneur des Anneaux sans originalité et reprenant tous les poncifs du genre. Je peux vous assurer que j'ai complètement changé d'avis après deux, trois pages et un grand sourire s'est dessiné sur mon visage ! La fantasy de Pekhov est, oui, classique avec de la magie, des elfes (plutôt moches, bon point ça), des gobelins, des nains (sans barbe, nondidju, l'infâme), un royaume en danger, une quête désespérée et un très méchant. Mais l'auteur l'assume parfaitement et emploie à merveille les éléments de ce style littéraire pour créer un univers qui tient la route et un récit à couper le souffle.

Il a réussi à développer une atmosphère puissante et envoûtante de laquelle on ne veut jamais sortir. Les mots et les phrases dansent sous les yeux du lecteur passionné et les images se forment, en douceur mais implacables. Les personnages sont immédiatement attachants (même Harold, alors que je déteste habituellement les voleurs) et possèdent, tous, une certaine profondeur. A cela, s'ajoutent de petites touches d'humour bienvenues pour faire un roman de pure fantasy, épique et captivant de bout en bout.

Mon enthousiasme me ferait presque oublier que Le rôdeur d'ombre n'a aucune originalité dans son déroulement et que, même si le suspense prend bien, le lecteur habitué à la fantasy aura du mal à être surpris. De plus, il est très difficile de ne pas remarquer les similitudes (même maquillées) entre celui-ci et le Seigneur des Anneaux, tellement elles sont nombreuses. Ce qui, en fait, me ramène à mon premier pressentiment mais sans la fadeur...

Malgré ces défauts, ce livre remplit tout à fait sa mission de divertissement et je me suis très bien amusé en le lisant.