Rivalen de Loonois n'était plus. Et avec lui, une grande partie de la résistance mourut. Le Cornwall et son roi, Mark, étaient maintenant sous l'emprise du roi Duncan et de sa fée de femme, Gloredel. Les espions étaient nombreux à rapporter au Haut Roi. Mais parmi tous les traitres, Vorn était un exemple terrifiant. Son revirement était tel qu'il avait même été missionné pour faire plier les derniers soutiens du roi Mark. Et ceux qui lui résistaient risquait gros. C'est d'ailleurs pourquoi Delec hésita à le rencontrer. Il n'était venu que par respect pour le père de Vorn, qui avait autrefois combattu à ses côté contre ceux que défend aujourd'hui Vorn. Les belles paroles de ce dernier ne réussirent pas à faire changer d'avis Delec. Et celui-ci le paya de sa vie. Vorn ne pouvait cependant pas indiquer d'où provenait ce massacre et il fit en sorte que le chapeau fut porté par les Archers de l'Ombre, un groupe de résistants insaisissables.
Quand le roi Mark apprit le massacre, il sut que les Archers de l'Ombre ne pouvaient être mis en cause. Ils n'avaient jamais attaqué un soutien de Mark, pourquoi commenceraient-ils aujourd'hui ? Seulement, il ne put incriminer Vorn sans se mettre dans une position délicate. Et comme il devait accueillir la reine Gloredel, il ne pouvait se permettre cette délicate position. En effet, la reine venait lui remettre la main de sa fille, Yseult, pour sceller l'union des deux royaumes. Mark en était malade, mais il ne pouvait faire autrement que d'accepter. Il connassait la nature de la reine et de ses pouvoirs et savait qu'il n'avait pas les moyens de s'y opposer.
Peut-être que l'espoir pourrait alors venir de quelqu'un dont personne n'attendait plus le retour ?
Après un premier tome remarqué, voici que débarque le deuxième tome de Les seigneurs de Cornwall. Est-ce que la bonne impression est confirmée ? Plutôt, oui. L'histoire avance et ne stagne jamais, ce qui est une très bonne chose. Les personnages sont maintenant dans des situations où la politique va se révéler extrêmement importante, mais où la force de l'épée aura aussi son mot à dire. On ne peut pas vraiment dire que les intrigues soient nombreuses ou complexes, mais elles arrivent dans l'histoire de manière toute naturelle et coulent de source. Du coup, la lecture est d'une grande fluidité, alors que l'histoire pourrait recéler quelques difficultés. Bravo à Sylvain Cordurié pour cette limpidité.
Merci aussi à Alessio Lapo qui, une nouvelle fois, nous fait rêver avec son dessin qui, sans être surchargé, arrive quand même à donner l'impression de grandiose et de détail. La double page 34-35 en est la preuve avec cette vue magnifique sur le château. C'est toujours au niveau des expressions des personnages qu'il y aurait encore des progrès à faire, mais c'est beaucoup moins marquant que dans le premier tome.
En définitive, cette lecture se révèle plus qu'agréable. Et je pense que cette série pourrait nous révéler encore quelques surprises, comme c'est déjà le cas ici. Rendez-vous est pris.