La jeune Jeanne vit à Domremy, à la campagne, loin des frasques de la cour. Elle est notamment attachée à Marie, sa meilleure amie, et elle sent même naître plus que de l'amitié avec cette fille, qui ne souhaite jamais quitter Domremy. Les enfants font ainsi toutes les bétises imaginables, et sont protégés en cela par la vieille, une dame qui vit seule dans une maison éloignée du reste du village. Une dame qui est maintenant à moitié brûlée, et qui faisait partie de la cour. Une dame qui a tout d'une sorcière, et qui prédit un avenir tout différent à Jeanne...
Cette dernière n'a pas vraiment une enfance facile avec ses parents, qui la punissent sans arrêt alors que son jeune frère peut lui faire sans crainte toutes les gamineries dont il a envie. Le summum est atteint à l'adolescence : alors que Jeanne a ses premières règles, elle est désespérée à l'idée de devoir rester dans ce village. Elle est outrée de voir que c'est une vie très simple qui va s'offrir à elle. Insupportable ! D'autant que la sorcière continue de lui parler de la possibilité de pactiser avec les démons, histoire d'avoir une vie courte mais intense. Une vie qui devra obligatoirement se terminer au bûcher...
Le décor est planté pour cette adaptation de la vie de la célèbre Jeanne d'Arc. Nous sommes ici loin de l'adaptation cinématographique de Luc Besson, puisqu'il est désormais question de sorcellerie dans cette vision des choses de Valérie Mangin, mise en image par Jeanne Puchol. L'idée est osée et pourrait ne pas manquer de piquant, d'autant que le bûcher n'était à l'époque jamais bien loin lorsqu'on s'adonnait à de tels actes.
Graphiquement, c'est détaillé et fourni, même si certaines planches auraient mérité d'être un peu moins palottes. A l'image de la couverture, on a là quelque chose de qualité, mais de relativement commun, auquel il manque ce brin d'originalité qui déclenche notamment l'acte d'achat.
Côté scénario, les idées sont là, mais il faut reconnaître que les surprises ne sont pas au rendez-vous, avec une narration plate et un rythme qui n'est pas toujours de la partie. Il se passe bien des choses dans ce tome, et la matière historique est là, mais cette lecture ne parvient pas à donner de véritables frissons, surtout en comparaison d'autres séries de Valérie Mangin.
Un premier tome qui reste en demi teinte, sur un sujet difficile à traiter : nous sommes notamment loin de la qualité de Trois christs, fait avec Bajram il y a un an : il faudra tout de même attendre le second tome pour voir si l'intérêt décolle ou pas : à suivre donc !