Nous sommes au Texas, en 1836, au moment où cet état est pris aux mexicains, notamment grâce à la défense par les forces américaines du Fort Alamo... C'est Samuel Houston qui a particulièrement su tirer parti de cette victoire : l'homme est devenu le président de cet état, et il en a forcément bavé militairement pour en arriver là. Notamment, il connaît un homme de main appelé Louis Rose. Un homme qu'il a fait envoyer au fort Alamo quelques mois plus tôt, apparemment pour que ce dernier y trouve la mort...
Mais Rose a survécu : il vient maintenant voir un Houston véritable coq en pâte, qui vient de remettre des droits de propriété de terrain texan aux héritiers Travis et Crockett. Des héritiers d'hommes de forte bravoure qui ont également été envoyés à fort Alamo. Rose désire maintenant connaître tous les tenants et les aboutissants de cette histoire : l'un et l'autre des hommes raconte donc son histoire...
Houston avait à l'époque de grandes opportunités politiques dans cet état : opportunités menacées par l'émergence d'un frère franc-maçon, William Travis : rien de mieux que d'envoyer ce dernier prendre le commandemment du fort Alamo, en l'absence prochaine du colonel Neill, forcé de s'en séparer queques temps... Peut-être que Travis pourrait y trouver la mort, avec un peu de chance ?
De son côté, Louis Rose se lie d'amitié avec le célèbre David Stern Crockett : lui et ses hommes doivent également joindre le fort Alamo, afin d'y prêter main forte. Pour autant, pas question de se laisser mener en bateau par les autres soldats, d'autant qu'une guerre des chefs semble s'y jouer, entre Travis envoyé par Sam Houston, et Jim Bowie, largement préféré par les anciens miliciens. La guerre des nerfs commence, d'autant que les mexicains ne sont maintenant plus très loin...
La couverture de cette nouvelle série de la collection 1800 de chez Soleil est parfaitement soignée, et elle est signée par Gérald Parel. Une très bonne entame avec cet homme qui semble vous défier sérieusement du regard.
Graphiquement, il faut reconnaître que le travail de Fabio Pezzi et Darko Perovic est parfaitement soigné, ceci aussi bien au niveau des visages expressifs que des décors qui nous plongent directement dans une ambiance de western. Les couleurs choisies sont chaudes, le trait est détaillé : le seul regret est que tout cela manque singulièrement de personnages féminins, même si ceci est logique puisqu'on parle tout de même de garder un fort, et quoi de plus masculin comme mission, surtout à cette époque !
Côté scénario, Dobbs a su parfaitement ficeler son récit : le lecteur sait immédiatement à qui appartient telle ou telle voix off, sans avoir à recourir à nombre d'explications. Il est certain que ce premier tome d'Alamo est à lire dans le calme et de façon concentrée, les personnages y étant tout de même particulièrement nombreux. Ceci dit, la narration est d'une telle qualité qu'on sait instantanément à qui on a à faire.
Un premier tome riche et de qualité, possédant un vrai fond, ainsi qu'une forme aussi aguicheuse que la couverture : il ne reste maintenant qu'à attendre le second tome pour percer tous les mystères de la série, car force est de constater que pour le moment, rien de surnaturel ne survient, comme cela doit être le cas dans cette collection !