Nous sommes sur le monde de Troy, en l'an 450, dans la ville de Triban, qui est une ville portuaire. Dans cette ville, comme dans chaque ville, il y a des gens pauvres, et des gens riches, voire richissimes. C'est le cas notamment de Lasledas de Volhang, qui est un des seigneurs de la ville. Celui-ci possède une chipie de fille, Cizille, fieffée fille à papa de son état, habituée aux salons et aux énormes grasses matinées. Sauf que ce matin, elle sera réveillée très tôt, car un mal mystérieux inonde la ville de Triban : une fois la nuit tombée, les centaines de gargouilles de pierre prennent vie et saccagent les bâtiments en dévorant la pierre : autant dire que cela concerne justement les imposantes habitations des familles riches...
On fait ainsi venir un sage d'Eckmühl, afin de faire une expertise : il se trouve que la magie du Magohamoth n'est pas suffisamment exploitée à Triban par les hommes. Il va falloir former la jeunesse à la magie... Mais cela prendra plusieurs années, et vu l'appétit nocturne des gargouilles, il suffira maintenant de quelques semaines pour que tout soit rasé...
La solution pourrait bien venir d'un barbare nouvel arrivant à Triban. Le dénommé Nükhu possède un don particulier : il a un sens du rythme digne de nos meilleurs batteurs de métal... La propriété de ses percussions est qu'elles attirent les gargouilles de façon irrésistible. Nükhu est en outre un combattant terrible et rusé, si bien qu'il parvient à réduire drastiquement le nombre de gargouilles en quelques nuits. En ayant sauvé Cizille d'une attaque de gargouilles, Nükhu devient une véritable coqueluche auprès de toutes les filles à papa du royaume en quête de sensations fortes et de corps masculins musclés : de quoi déplaire fortement aux richissimes parents, qui aimeraient maintenant pouvoir se débarrasser du géant barbare, qui a en outre négocié un énorme salaire (digne d'un transfert footballistique) pour enfin débarrasser la ville de ces gargouilles...
Voilà pour le fond de cette nouvelle série qui concerne le monde de Troy, bien avant les aventures de Lanfeust, ou même des Trolls de Troy. Ici, c'est Didier Cassegrain (Tao Bang, Code Mc Callum) qui a eu en charge le dessin. D'emblée, le moins qu'on puisse dire est que l'homme s'est éclaté sur ces planches : c'est beau, vif, coloré. Mention spéciale pour toutes les superbes créatures féminines qui peuplent ces pages et qui devraient forcément faire le bonheur de ces messieurs...
Un rien macho, sans doute, le scénario imaginé par Christophe Arleston reste pourtant parfaitement efficace, et il faut bien reconnaître qu'on arrive rapidement à la fin de ce livre en s'en rendant à peine compte. C'est vivant, prenant, amusant : on ne tombe pas dans les jeux de mots faciles ou dans la mièvrerie qui caractérisait notamment le dernier Trolls de Troy. Ici, l'action bat son plein, et le barbare qui peut sembler un peu naïf et benêt du début laisse vite la place à un personnage tout à fait débrouillard, voire relativement stratège.
Un one-shot qui est franchement à découvrir, et qui tient parfaitement la route, même s'il est franchement macho : encore une fois, les dessins de Cassegrain y sont travaillés et de toute beauté. Sous l'aspect commercial de la chose, l'intérêt est bien présent : pourquoi se priver donc, à partir du moment où l'on sait rire de tout ?