Dans la vallée, tout le monde pense que Dyssëry a bien de la chance : bien qu'elle soit perdue de réputation pour avoir voulu faire du théâtre, elle a été choisie par le beau et riche Phorée pour l'épouser. Pour sa part, la jeune fille est plutôt dégoutée par son prétentieux soupirant, d'autant qu'il ne se prive pas de lui détailler les nombreuses idées qu'il a pour agrémenter leur nuit de noces : après tout, n'est-elle pas une traînée avec une grande expérience... ? Désespérée, Dyssëry se suicide. Elle ignore que Phorée, vexé qu'elle lui ait préféré la mort, va la suivre jusque dans les enfers pour ramener au bercail son épouse indocile !
Si vous lorgnez sur cette histoire parce qu'elle se rattache à l'univers de Troy, passez votre chemin : seules quelques allusions rappellent cette relation ténue, Dyssëry habitant une vallée lointaine du Darshan. Idem si vous espérez une version remaniée du mythe d'Orphée et Eurydice, comme pourraient vous y inciter les noms des personnages : certes, Phorée va chercher son épouse Dyssëry aux enfers, mais les ressemblances s'arrêtent là !
Par contre, si vous cherchez une petit one-shot amusant et sympa, vous êtes tombés juste. C'est bourré d'humour, même si celui-ci est souvent prévisible. Les enfers ne sont pas vraiment tels qu'on les imagine, le diablotin Zebl fournit l'élément comique, et les nombreuses péripéties font que l'on ne s'ennuie pas une seconde.
Les dessins sont un peu moins soignés qu'on ne pouvait l'espérer en admirant la superbe couverture, mais restent dans l'ensemble agréables à l'oeil et nous plongent sans difficulté dans les diverses ambiances qui se succèdent. Le décor créé évoque la Chine et fournit un dépaysement plaisant.
Si ce n'est pas la BD de l'année, vous avez quand même là de quoi passer un bon moment.