Les Chroniques de l'Imaginaire

Ikigami, préavis de mort (Ikigami, préavis de mort - 8) - Mase, Motorô

Il y a deux ans, un jeune homme allait enfin demander son amie en mariage. C'était le bonheur, ou presque : la famille du jeune homme, assez aisée, risquait de ne pas accepter cette union avec une femme d'un revenu modeste venue d'on ne sait où. Qu'à cela ne tienne, ce soir est jour de fête de fiançailles, et Hideki part pour le domicile familial pour tenter de convaincre ses parents. Malheureusement, il se fait renverser par une voiture et meurt. Deux ans plus tard, le conducteur du véhicule meurtrier s'apprête à sortir de prison. Pour lui, sa honte et sa culpabilité dictent sa vie. Que faire pour qu'un tel drame ne recommence plus jamais dans cette intersection dangereuse ? Le soucis, c'est que certains n'ont pas oublié leur désir de vengeance... et qu'un certain employé de bureau va venir lui apporter un Ikigami.

Alors que la surveillance du comité se resserre sur notre employé de mairie et son service, deux nouvelles enquêtes sont décrites. On pourra apprécier la diversité de l'auteur, et la façon dont il arrive à créer un fil rouge cohérent sans oublier de centrer les histoires sur les faits divers dus aux réceptions d'Ikigami. La contestation monte aussi en importance, tout comme l'importance pour chacun de comprendre et de conceptualiser ces sacrifices pour la patrie.

Avec l'exemple du journaliste, tout comme avant celui du fils du policier ou des tas d'autres personnages marquants, on peut comprendre que Motorô Mase pousse de plus en plus sa satyre de la société moderne, et son besoin de normaliser les comportements de la population. Est-ce une forme de lavage de cerveau ? Plus ou moins. Est-ce inutile et dangereux ? D'une certaine façon sans doute, mais c'est complexe. En cette période de baccalauréat, peut-être aurait-il fallu poser la questions aux candidats à l'épreuve de philosophie, qui sait !

On peut en déduire que ce manga est un bon prétexte pour se poser des questions sur notre société moderne, et sur les solutions qu'elle apporte pour le bien vivre ensemble. Nul doute qu'il y a encore beaucoup à faire dans ce domaine.