Les Chroniques de l'Imaginaire

Les cornes de Petit-Bison - Daniel, Marie-Catherine & Fernandez, Fabien

Petit-Bison a froid aux oreilles. Il y a de la neige dans une, et l'autre est sous le vent glacial. Pourtant, sa crinière est douce et abondante... comment ne plus avoir froid ainsi ? Il lui faut trouver des cornes, comme les grands bisons. Petit-Bison va donc demander à son grand-père comment il a trouvé ses propres cornes. Alors, Bison-le-fou lui explique que c'est Frayeur-de-Rat qui les lui a donné. Mais il vit dans la forêt...

Une histoire en Amérique du nord, c'est plutôt rare sur nos contrées. Je me souviens de Comment le lièvre déroba le feu, où un lièvre dérobe le feu au peuple de la montagne, des deux pattes, avec l'aide de nombreux animaux de la forêt. Dans cette singulière histoire, c'est Petit-Bison qui va tout faire pour avoir, comme ses pairs, de belles cornes. Mais avoir un attribut de tribu, ça se mérite.

C'est tout le sens du texte de Marie-Catherine Daniel qui adapte une structure de conte assez classique à cette courte histoire. Comment mériter la marque qui fait de son être un membre à part entière de la société ? Le grand-père, et le hibou avec lui, parlent d'un fait d'exception. Une véritable quête, avec des épreuves... bref, une quête initiatique, ce que doivent faire les jeunes pour atteindre, ou tout du moins se diriger, vers l'âge adulte.

Chaque enfant peut se mettre à la place de Petit-Bison. Qui ne veut pas faire "comme les grands" ? Pour être souvent en école maternelle, je n'en connais pas. Les élémentaires n'échappent d'ailleurs pas à la règle. Il y a toujours une classe supérieure en point de mire. Les illustrations de Fabien Fernandez sont plus centrées sur les conditions difficiles de la vie dans le grand nord, où la neige est fréquente et le froid mordant. Les couleurs y sont parfaitement adéquates.

Pour finir, je pense que cet album nécessite une mise en place chez l'enfant, et non le donner à lire tel quel, sans préparation. En général, cet univers leur est inconnu (tout du moins pour les plus jeunes), et la singularité des illustrations rendent le tout comme un objet plus difficile à aborder. Une fois bien expliqué, les enfants comprendront l'histoire et y adhèreront... comme moi-même.