Adam Kamen est un policier qui enquête sur un meurtrier que l'on a surnommé Henri VIII. Il décapite ses victimes, entre lesquelles les forces de l'ordre n'arrivent pas encore à trouver de lien. Ce jour-là, madame Palmer est là pour identifier le corps de son fils, Jacob. Elle ne le reconnait pas, mais en insistant un peu, la police arrive à lui faire dire que c'est bien son fils. Adam commence à avoir mal à la tête et va prendre un café dehors. C'est alors qu'un fauteuil de bureau passe à travers la vitre d'un immeuble et des cris se font entendre. Adam se rue immédiatement vers les cris. Ils proviennent du cabinet d'un psychiatre. Une famille venait le voir quand le mari a subitement eu une crise et a tué le médecin, sa femme et s'apprêtait à supprimer son bébé en lui faisant un trou dans le crâne. Adam va réussir à récupérer le bébé, mais il va aussi récolter un coup de tournevis au milieu du front. Une chance pour lui, il n'en mourra pas.
Mais cette blessure semble avoir ouvert un nouvel univers sensoriel à Adam. Un univers qu'il aurait préféré ne jamais connaitre. Sauf que c'est peut-être grâce à cette blessure qu'il va pouvoir trouver de nouvelles pistes pour tenter de coincer Henri VIII, qui lui ne semble pas désireux de faire une pause dans sa boucherie.
Après un excellent Le frisson et un plus moyen Sale fric, la collection Dark night revient pour nous proposer Zone 10. Ce thriller légèrement fantastique nous emmène sur les traces d'un psychopathe complètement aliéné, mais qui finalement ne constitue pas vraiment le point central du récit. C'est plutôt Adam Kamen, et sa nouvelle vie avec une trépanation incomplète qui vont se retrouver en plein milieu de l'histoire. Quelles visions cette trépanation va-t-elle offrir à Adam ? Comment va-t-il les vivre et les utiliser ? Et quel avantage cela va-t-il lui donner devant Henri VIII ? Autant de questions que l'on se pose rapidement et qui trouveront des réponses dans ces pages.
Le scénario de Christos N. Cage est rondement mené et ne nous laisse pas une seule seconde de répit. On est vraiment plongé au cur de l'enquête et on vit les mésaventures d'Adam en même temps que lui. On ne peut pas dire qu'il y a vraiment de grosses surprises durant cette lecture, mais l'alchimie prend parfaitement. Le tout est parfaitement rehaussé par le dessin de Chris Samnee. Celui-ci utilise beaucoup les effets d'ombrage pour nous plonger dans l'univers glauque de Henri VIII. Le dessin très réaliste nous plonge encore plus profondément au cur de l'horreur. Parce qu'il faut bien le dire, ce n'est pas forcément super gai ni super agréable, ce qu'il se passe dans ce comic. Mais c'est aussi ce qu'on recherche avec ce genre de lecture, non ?