Les Chroniques de l'Imaginaire

John Rambo (Rambo - 4)

John Rambo vit maintenant en Thaïlande, non loin de la frontière birmane. Il gagne sa vie en chassant des serpents mortels qu'il revend ensuite à des saltimbanques qui " jouent " avec eux. Il mène une retraite paisible, loin de la fureur qu'il a pu connaitre durant la guerre. Pourtant, elle n'est pas loin. Le peuple karen se fait en effet massacrer de l'autre côté de la frontière par la junte birmane. Mais tout ceci ne regarde pas Rambo. Il sait que les choses ne peuvent être changées. L'homme est ainsi fait qu'il voudra toujours faire subir les pires atrocités à ses congénères. Aussi, quand un groupe d'américains, venant d'une congrégation religieuse, lui demande de les conduire jusqu'à un village birman où leur aide pourra être précieuse, il refuse. Seulement Sarah Miller, la seule femme de l'expédition, réussit à lui faire changer d'avis.

À peine arrivés, les humanitaires vont vite découvrir que les choses sur le terrain ne sont pas tout à fait comme on peut le montrer à la télévision. Le vivre n'a rien à voir avec l'imaginer. Pour leur plus grand malheur, certains pourraient même regretter de ne pas avoir été tués quand les soldats débarquent dans le village pour prendre les femmes, pour les violer, et les enfants, pour les briser et en faire des soldats. Le responsable de la congrégation va donc venir en personne en Thaïlande pour demander à Rambo de conduire une bande de mercenaires là où il a laissé ses compatriotes.

Mais John ne va pas pouvoir seulement resté là à ne rien faire. Il a la guerre dans le sang, et le sang a besoin de parler.

Dix-neuf ans après la troisième volet de la saga Rambo, Sylvester Stallone reprend un de ses personnages fétiches, tout comme il le fera aussi avec Rocky. C'est sûr, on voit que Rambo a pris un sacré coup de vieux. D'un autre côté, il est censé vivre loin de tout le monde, tranquille, presque au milieu de la jungle. Une retraite pour laquelle il ne demande rien à personne. Mais il semble que les ennuis aient décidé de le retrouver. Grand mal leur en prenne.

La première chose qui marque quand on commence à regarder cet opus, c'est l'extrême violence des images. Déjà, rien qu'au début, on a des images réelles du massacre du peuple birman par son armée. Attaquer un film avec des images de charnier, c'est hard. Mais ça donne tout de suite le ton du film : il sera dur. Et, effectivement, quand on avance dans le film, les images sont très dures. La violence est brutale. Les balles font de vrais trous dans les corps, les déchiquetant quand c'est du gros calibre. Et les mines séparent bien les jambes du corps. Âmes sensibles, s'abstenir. Cette fois, l'interdiction aux moins de douze ans est vraiment justifiées.

On pourra penser que c'est un peu trop. D'un autre côté, les films de guerre sans presque une goutte de sang, c'est assez risible. Alors, oui, on peut regretter la surenchère, mais c'est essayer de montrer quelque chose de plus réel, de montrer que les armes à feu, cela fait vraiment mal, de poser à plat les choses : les hommes sont cons quand ils sont en bande et qu'ils sont fanatisés. Une violence extrême pour la dénoncer. Du moins, c'est comme ça que je l'ai perçu. Et tout le côté partisan américain des deux films précédents a disparu, ce qui n'est pas une mauvaise chose. Certes, on montre du doigt un massacre dont tout le monde se moque. Mais cette fois, on ne montre pas forcément les américains comme les bons gars. Au contraire, certaines répliques laissent penser qu'il y a du ressentiment derrière.

La Thaïlande est un pays touristique. Mais qui se soucie de savoir qu'à ses portes, des massacres se perpétuent encore ? Au moins maintenant, on ne pourra plus dire qu'on n'est pas au courant.