Les Chroniques de l'Imaginaire

Le sang du vioque (Drakka - 1) - Brrémaud, Frédéric & De Felici, Lorenzo

À New York, dans un futur éloigné qui permet quand même de croiser des créatures bizarres autant qu'étranges, un parain de la pègre se meurt. Il a convoqué son fils, surnommé la Hyène, pour lui annoncé que son empire reviendrait au meilleur de ses fils. La Hyène croit encore à un coup fumeux de son père, parce qu'il est fils unique. Mais il se trouve que son père a eu un autre enfant. Il vit en Europe de l'Est et ne sait rien de son père. Cela ne sera donc qu'une simple formalité, le temps d'un aller-retour en avion pour le supprimer.

Balach est une ville en ruines. La nourriture y est quasi inexistante, du moins pour ce qui est de la viande. Le reste, c'est juste un peu mieux. La ville est aussi assiégée et régulièrement traversée par des bandes armées sans foi ni loi. Quand un convoi de ces crapules traverse la ville avec un camion rempli de bidoche, Drakka veut essayer d'en récupérer un peu pour lui. Mais il a beau être un demi-vampire, les choses n'en sont quand même pas simple. Au final, il va se retrouver à sauver une jeune fille qui va l'inviter chez lui. Elle ne croit pas une seule seconde à cette histoire de demi-vampire, pas plus que son frère d'ailleurs.

Et pourtant…

Frédéric Brrémaud nous revisite le mythe du vampire façon légère, cartoon et déjantée. Sur fond de combat pour un empire du crime, nous allons découvrir le monde de Drakka, un monde pauvre, miséreux, mais qui recèle des surprises. Brrémaud a réussit à prendre un mythe que l'on connait sur le bout des doigts - les vampires, c'est "tendance", comme on dit - et à en faire quelque chose de totalement original. Original dans le fond comme dans la forme.

La forme, c'est Lorenzo De Felici qui l'a mise en place. Un dessin très cartoon, comme je le disais, mais très moderne aussi. Il y a de très bonnes inventions, comme ces grands bonshommes gélatineux qui portent des masques. Mais aussi le vampire originel, avec ses sortes d'ailes qui font office de moustaches et qui a des allures de singe.

Le tout forme quelque chose de très dynamique, aussi bien dans l'action que dans les dialogues qui ne s'éternisent pas trop. Ça se lit bien, ça se lit vite, et ça donne très envie d'en connaitre la suite. Parce que ce n'est que le début. Drakka n'a peut-être pas été élevé dans le crime, il n'est pas pour autant né dans le coton. Les choses vont devenir plus sérieuses et, ça risque de chier des bulles.