Les Chroniques de l'Imaginaire

Le pistolero (Havre - 2) - Bauthian, Isabelle & Ott, Anne-Catherine

Le Pistolero a violé la Magicienne. Il l'a laissé seule après son forfait, en s'enfuyant dans la forêt et en s'en mordant déjà les doigts. Mais le mal est fait. Et lorsqu'il la retrouve avec le Nécromancien, son attitude ne laisse pas présager de grand-chose. Du coup le trio peut arriver dans la ville de Kastan. Là, ils vont être accueilli par un groupe qui se veut libre, démocratique quoi qu'en partie hiérarchisé. Il est plus ou moins dirigé par le Penseur qui représente la raison et qui a en face de lui la Diseuse, représentant plus le côté mystique des choses. Kastan est maintenant appelée Commencement. Dans cette ville, tout a capacité à devenir symbolique. C'est ce que vont apprendre nos trois réfugiés.

Pendant que le Pistolero va retrouver un ancien amour qu'il croyait à jamais perdu, et qui avait la capacité de la canaliser pour lui éviter de faire du mal aux gens, le Nécromancien va lui essayer de s'intégrer au mieux. Quant à la Magicienne, elle semble prendre un malin plaisir à tourner autour du Pistolero. Serait-elle en train de préparer sa vengeance, comme il le suggère ? Rien n'est moins sûr. En tous cas, chacun va avoir le loisir de montrer ses capacités ainsi que sa valeur. Une chose primordiale dans un monde ravagé que l'on veut reconstruire.

Isabelle Bauthian et Anne-Catherine Ott nous avait laissé sur une scène terrible qui préfigurait une suite dure. Et elle l'est. Comme dans le premier tome, on va aussi retrouver une certaine poésie, des relations qui se cherchent dans un univers perdu, une civilisation qui tente de refaire surface. Mais on aura toujours en tête ce viol et les conséquences qu'il peut avoir. Qu'il va avoir. D'ailleurs, on est constamment surpris par les réactions de la Magicienne. Elle prend tout le monde à contrepied, et c'est très bon.

Les deux auteurs nous gratifient donc d'un deuxième tome à la hauteur du premier. Je ne nierai pas avoir ressenti une légère influence Walking Dead dans ce deuxième tome, mais cela n'est en rien ni flagrant ni dérangeant. C'est même pour moi un bel hommage. En tous cas, le troisième tome risque d'être fulgurant. Et je me doute que le Nécromancien va avoir un rôle déterminant à jouer, puisqu'il était plus en retrait cette fois. Du moins c'est ce que je ressens.