Nous sommes en 1956, dans le ciel du Nevada, au-dessus du désert de sables blancs, non loin de la célèbre zone 51. Cox et Bowen sont deux pilotes hors pair qui essaient un nouveau prototype destiné à pouvoir battre le record de hauteur jamais atteinte. Le vol de routine se transforme vite en véritable essai, devant l'impétuosité de Cox... Le vol tourne mal, même si de façon non officielle le record d'altitude est battu. L'atterrissage se fait en catastrophe, et Bowen ne peut s'empêcher de frapper son supérieur, de peur d'avoir bien failli perdre la vie. Dans ce désert, ils seront capturés par... Des agents russes !
Pendant ce temps, en zone 51, impossible pour le major Kimberly Costello d'organiser les recherches : le vol d'essai n'avait rien d'officiel : il va donc falloir laisser les deux survivants du crash se débrouiller par eux-mêmes, en plein territoire hostile. Les ordres viennent d'en haut, et il en coûte à Costello...
Et si elle savait ! Cox et Bowen sont maintenant sous les mains de Illya Kovlev et sa bande, un colosse muet du nom de Vostok, et une bien jolie dame répondant au doux prénom de Livenska. Kovlev possède une technologie supérieure à celle des américains, et il cherche désormais un pilote assez fou et assez bon pour atteindre l'espace... De quoi constituer un sacré défi pour un homme motivé, même s'il s'agit là de performer pour un gouvernement opoposé aux américains. Par ailleurs, on ne laisse pas vraiment le choix aux pilotes. La rivalité avec Cox aidant, Bowen ne peut s'empêcher d'accepter le défi. Il ignore encore beaucoup de choses...
C'est avec un grand plaisir qu'on découvre une nouvelle série de Gil Formosa. Après Double gauche, il était tout à fait intéressant de voir l'évolution graphique, en partant, pourquoi pas, sur une nouvelle série mêlant aviation et machination politique, sur fond de guerre froide entre russes et américains. Tout d'abord, il faut reconnaître que ce premier tome est parfaitement maîtrisé au niveau graphique, avec un dessin inimitable, dont les scènes d'action sont admirablement mises en mouvement. La colorisation, faite par Isabelle Drouaillet-Formosa, n'est pas en reste non plus, et reste assez sobre et discrète pour garder toute la force du dessin.
Côté scénario, on revient sur un tome où la machination se met en place : le narration garde un bon rythme, et les passages entre les pilotes et la base américaine sont intéressants, histoire de garder de la diversité dans les lieux proposés. Mention spéciale également pour les deux femmes du tome, une blonde russe et une brune américaine, parfaitement mises en valeur par les traits de Gil Formosa.
En dehors de cela, ce tome souffrira peut-être d'un léger manque d'originalité : cela reste un point de vue, et peut être balayé avec la façon dont le second tome se déroulera : il ne reste plus en tout cas qu'à attendre la suite pour se faire une véritable opinion sur cette série qui devrait tout de même attirer bon nombre de lecteurs !