A la mort de ses neveux, le roi Créon a décidé d'honorer Etéocle comme le défenseur de Thèbes, mais de laisser pourrir le corps de Polynice, qui assiégeait la ville. Antigone, soeur des deux frères ennemis, s'offusque de ce qu'elle interprète comme un manquement aux lois divines. Contrevenant au décret de son oncle, la princesse offre à son frère bien-aimé une sépulture. Créon, tyran autoritaire et misogyne, est bien décidé à châtier la jeune fille, bien qu'elle soit sa nièce et la fiancée de son fils Hémon.
L'Antigone de Sophocle est une tragédie grecque parmi les plus connues et les plus représentatives. Dès les premiers vers, tout est en place pour s'acheminer vers un destin fatal, qui devient de plus en plus inéluctable au fil de la pièce.
Je ne connaissais pour ma part que la variante élaborée par Jean Anouilh, et j'étais très curieuse de découvrir l'oeuvre originale. Si l'histoire était conforme à mes attentes, j'ai été surprise par les personnages : par exemple, là où j'attendais un roi très humain, écrasé par sa charge et cherchant par tous les moyens à sauver sa nièce, j'ai découvert un despote autoritaire et colérique, ne supportant pas la contradiction. Au final, j'ai eu un ressenti bien différent !
La pièce de Sophocle est tout en affrontements : entre Antigone et Créon bien sûr, mais aussi entre la princesse et sa soeur Ismène, entre Créon et son fils Hémon, ou encore entre le roi et le devin Tyrésias. Cela donne des scènes très fortes, avec des paroles très violentes.
Pour mieux mettre cette pièce antique à notre portée, elle est accompagnée d'une préface de Jean-Louis Backès et de notes abondantes de Raphaël Dreyfus. Ceci nous permet d'en découvrir davantage sur le contexte dans lequel la pièce a été écrite, ou l'évolution de la manière dont elle a été perçue et jouée au fil du temps. Les étudiants paresseux trouveront même un résumé des différents épisodes !
Une intéressante façon de redécouvrir ce grand classique.