Les Chroniques de l'Imaginaire

Bad beat (Poker Face - 1) - Fonteneau, Jean-Louis & Fonteneau, Julien & Millien, Chrys & Arnoux, Erik

Dans un pavillon de banlieue cossu, un homme prend le révolver posé sur la table de poker, devant lui, pose le canon sur sa tempe et appuie.
Cet homme, c'est Jean-Jacques Rossi. Il habitait la cité des Mourons. Joli nom. Il avait laissé un message à son fils Yan, qui était revenu, après quatre ans sans nouvelles. Mais c'était trop tard. Son ex-femme est venue aussi, pour lui dire un dernier au revoir et voler quelques instants avec son fils. Un homme, Angel Fall, grand, black, avait promis à Jean-Jacques de remettre une enveloppe à sa femme si jamais il arrivait malheur. C'est donc ce qu'il fait. Dans l'enveloppe, six billets de cinq cents euros. Yan va s'en servir pour payer un coup au bistro du coin. Ce n'est pas tous les jours qu'il revient dans son ancienne cité. Il n'aurait certainement pas dû. Ou, du moins, pas dû essayer de comprendre ce qu'il était arrivé à son père.

On pourrait croire que Poker Face est une bande dessinée qui tourne autour du poker et uniquement de ça. Heureusement que non parce que je n'y connais rien et que ça ne m'intéresse pas du tout. Le poker, et le jeu en général, tient une place centrale dans l'histoire, mais pas forcément dans les évènements que l'on découvre. Tout va tourner autour du jeu et de l'addiction de Jean-Jacques Rossi au jeu. Et, comme c'est parfois le cas, des mauvaises rencontres que cela va susciter.

Par contre, on n'est pas ici dans les milieux chics ou en compagnie de grands truands. Non, ce sont plutôt des petites gens, comme vous et moi. Avec un côté sordide qui ressort pendant toute la lecture. C'est sûr que ça fait moins rêver que les grands palaces mais met l'histoire plus à notre niveau du coup. Bref, un scénario bien ficelé qui nous entraine dans des milieux que l'on n'a pas forcément envie de connaitre de plus près.

Côté dessin c'est bien fait sans déborder de détails. Le trait est clair dans son style réaliste, et ne va pas chercher à en rajouter. Au début, cela fait un peu bizarre, parce que presque trop léger. Mais en y regardant de plus près, le dessin est de bon niveau, simplement Chrys Millien et Erik Arnoux n'ont pas voulu surchargé leur production.

Au final, ce premier tome de Poker Face est une introduction efficace pour un thriller qui mérite encore des éclaircissements.