Abeau, le véritable Abeau, se trouve nu devant les chimères. Il a été amené ici par les kobolds qui sont à leur service. Il ne semble pourtant pas avoir peur d'elles, puisque selon lui elles n'existent pas réellement. Alors qu'une chimère semble bien pressée d'en finir avec Abeau, une autre, qui semble être le chef en ce lieu, se présente à lui pour le défendre et lui expliquer qui il est et ce que le clan attend de lui. Mais Cylinia, qui observe la scène en silence, a d'autres projets pour son demi-frère et met fin au pacte qui allait être conclu.
Pendant ce temps, Perrin s'en retourne auprès d'Adémar pour lui remettre le parchemin qu'il attend depuis tant de temps, celui qui prouve que Payen de Roquebrune n'a pas de droit sur son fief et qu'il revient au seigneur de Hauteterre. Mais Perrin a augmenté son prix depuis la dernière fois, ce qui ne convient pas au seigneur impulsif. Heureusement que son fils est là pour calmer ses ardeurs meurtrières.
Payen, de son côté, s'en veut de la mort de Smérald. Il veut réparer ses torts en retrouvant Cylinia et en l'incluant dans sa vie. Ce qui est contraire à ce que voulait faire Gwenaldren en brûlant la sorcière. Elle qui voulait faire disparaitre à tout jamais sa trace de son foyer risque d'avoir déclenché l'inverse.
Surtout que la haine qui est dans le cur de Cylinia ne pourra trouver d'apaisement que dans la vengeance. Une vengeance qui ne peut se conclure que dans le sang.
Les deux premiers tomes prenaient leur temps pour introduire cette histoire médiévale avec comme fond les stryges. Ici, tout s'accélère brutalement. La mort de Smérald semble être un élément déclencheur puissant qui fait que les choses vont aller de plus en plus vite. On connait maintenant les chimères, Abeau les a vues. Tous les protagonistes sont présents et ont leurs pièces posées sur l'échiquier. Chacun semble connaitre sa manière d'agir, sauf Payen. Il est le seul habité par le doute. Lui qui se croyait si fort, si robuste, se montre ici sous un jour faible et faillible. Il va lui falloir se ressaisir pour faire face à tous ceux qui sont en face de lui.
Le dessin de Michel Suro est toujours autant adapté à l'époque. Il sait manier les expressions de ses personnages à la perfection. Le seule reproche serait à faire sur des proportions sur Cylinia, notamment quand elle frappe un kolbold ou qu'elle fait des cabrioles. Mais c'est le seul point à noter. Le reste est toujours très bon et permet au lecteur une plongée directe dans cet univers lourd et dur. Il sait quand il faut charger un peu sa case et quand il vaut mieux être plus sobre. Il est à noter une nouvelle couverture pour cette nouvelle édition 2011. Elle laisse peut-être un peu trop deviner ce qu'il va se passer par rapport à l'ancienne. La bande dessinée a aussi pris quelques millimètres pour rejoindre sa grande sur au niveau de la taille.
Le clan des chimères est une série toujours aussi agréable à lire. Je dirai même plus, à dévorer. J'ai hâte de découvrir la suite pour savoir ce qu'il advient de tous les personnages, et plus particulièrement d'Abeau et Cylinia qui, nous le savons, auront un rôle à jouer dans le futur.