Ce fameux jeudi 28 septembre 1983, sur l'île. Comme ses camarades, Kameron court comme un dératé pour rentrer chez lui avant l'heure exacte du couvre-feu. Seulement, contrairement à ses camarades, lui a quelques kilos en trop. Quand la lumière verte apparait, il est encore dehors et trébuche. Quand il rentre chez lui, c'est à peine s'il remarque les réverbères tordus dans la rue et les toits de voitures écrasés. Tout ce qu'il voit c'est le couffin de sa petite sur qui se trouve sur la balancelle sans personne pour le surveiller. Il prend alors sa petite sur dans ses bras et cherche sa mère en vain.
Des années plus tard, Kameron est marié à Sandra. Il a des absences de temps en temps. C'est-à-dire qu'il disparait totalement juste après avoir eu des fourmillements. Il est alors entouré d'une étrange lumière verte, qui le ramène presque aussitôt. Sandra est au courant, et quand la nouvelle crise arrive, elle le rassure. Sandra pense qu'aller voir le docteur peut être une solution, mais Kameron ne veut pas être interné à nouveau. Pas cette fois. Il doit y avoir un autre moyen, une autre explication.
Le premier tome de Phoenix nous avait appâté. Une histoire fantastique dans laquelle on nage quand même pas mal, sans de véritable explication, mais qui nous donne une réelle envie de continuer, d'en savoir plus, de comprendre ce qu'il se passe et quelle en est la cause. Ce deuxième tome poursuit sur la lancée du premier. On n'a toujours pas d'explications, mais des morceaux de puzzle s'assemblent lentement. On a beau patauger encore, le talent de Jean-Charles Gaudin ne nous permet pas de nous laisser aller. Aucune chance de décrocher tellement l'intrigue est bien ficelée et rondement menée.
On change de personnages de temps en temps pour voir ce qu'il se passe ailleurs, mais pas trop souvent. Du coup, on a bien le temps de s'imprégner de chaque ambiance avant d'en changer. Tout est fait pour que le lecteur se sente comme chez lui, l'angoisse et le questionnement en plus. J'aimerai vraiment connaitre le fin mot de l'histoire, mais c'est en fait un élément annexe de la série. Parce que le suspense est tellement bien fait qu'on veut juste continuer à lire, sans s'arrêter. Être plongé dans une telle ambiance, une telle atmosphère, ce n'est pas tous les jours que ça arrive. Et on en redemande encore et encore.
Bien sûr, cela ne serait pas possible sans la mise en images de Frédéric Peynet, qui joue son rôle à merveille une nouvelle fois. Il nous plonge dans l'angoisse en présentant l'univers de Gaudin avec tout le réalisme possible. Le tout est savamment relevé par la colorisation de Delphine Rieu, impeccable.
La dernière case nous laisse penser que des choses nous serons révélées dans le tome suivant. Que ce soit le cas ou pas, j'ai hâte de le lire. J'espère qu'il sera au moins autant un coup de cur que ce tome-ci.