Les Chroniques de l'Imaginaire

Le vagabond de l'espace - Heinlein, Robert Anson

Clifford Russel est sûr d'une chose concernant son avenir : il veut aller sur la Lune. Ne reste plus au jeune homme qu'à trouver le moyen de réaliser son rêve. Le plus simple serait d'acheter un billet mais avec une fortune s'élevant à quatre-vingt-sept cents, ce n'est pas réellement envisageable. Il pourrait aussi intégrer une université prestigieuse mais encore faudrait-il sortir d'un lycée dispensant une formation valable ce qui est loin d'être le cas. Alors Clifford, dit Kip, étudie à coté et se dit qu'au pire, si il n'est reçu nulle part, il lui restera l'armée de l’air. Jusqu'au matin où son père lui tend un encart publicitaire où figure l'intitulé suivant : "un voyage tous frais payés pour la Lune !!!". Voilà sa chance. Il suffit d'écrire un slogan pour une marque de savon et d'avoir la chance d'être tiré au sort. Kip va multiplier les candidatures mais n'est pas chanceux qui veut et son lot se résume à... une combinaison spatiale. Qu'à cela ne tienne, il la retape, l'améliore et un matin, lors d'un test, il a la surprise de voir atterrir un vaisseau spatial devant lui. Son rêve serait-il à portée de main ?

Robert Heinlein est considéré comme un des grands écrivains de science-fiction, au sens strict du terme à savoir un genre qui s'appuie sur des connaissances scientifiques existantes pour créer une hypothèse de futur. Les éditions Le Livre de Poche proposent une traduction revue et corrigée d’une de ses œuvres : Le vagabond de l’espace qui illustre parfaitement cela.

Le récit des aventures de Clifford comporte de nombreux passages explicatifs sur le fonctionnement des choses, comme celui d'une combinaison spatiale ou sur la façon de calculer le temps dans l'espace. Heureusement, l'auteur sait faire passer son message de manière claire, même pour une néophyte comme moi et sans que cela n'alourdisse de trop le rythme de l'histoire. On suit donc avec plaisir les pérégrinations de Clifford tout en ayant le sentiment de s'instruire. Pour le reste, on se trouve face à un space opéra assez classique avec un héros intelligent, bien élevé et débrouillard qui se trouve propulsé dans un univers inconnu. Il arrive à se sortir de situations délicates avec un savant mélange de courage et de réflexion. A noter la présence d’une préface écrite par deux passionnés Eric Picholle et Ugo Bellagamba, chargés également de la révision de la traduction, qui offre un éclairage intéressant sur l’auteur et son œuvre.