Wynter en est sûre... Elle saura toucher Albéron, le prince renégat, et le rapprocher de son père, le roi Jonathon. Elle saura dissiper les soupçons qui pèsent sur Razi, et elle vaincra l'animosité que suscite le jeune homme chez ses détracteurs. Mentant à son propre père malade et au péril de sa vie, elle s'engage seule dans une quête qui commence par de mauvaises rencontres, dans une forêt que l'on pourrait difficilement imaginer plus dangereuse.
Et pourtant... Pourtant le destin placera sur sa route des alliés inattendus, des amis qu'elle pensait bien loin de là. Et ce même destin la balladera de désillusions en incroyables rencontres, de l'amour à la douleur. Cette quête l'emmènera au bout d'elle même. Au bout de sa résistance, au bout de sa tolérance, comme pour y découvrir une nouvelle Wynter.
Les loups cachés est le deuxième tome de la trilogie des Moorehawke. Le premier tome m'avait laissé sur ma faim et n'avait constitué en somme qu'une mise en place de l'histoire et une présentation des personnages. Il laissait par contre entrevoir tout le potentiel de cette histoire.
Je dois bien avouer que j'ai cette fois beaucoup de mal à savoir ce que je pense exactement de ce tome.
Ne nous y trompons pas, de l'action, il y en a. Il n'y a que très peu de temps morts. Et il règne au coeur de ces forêt une ambiance aussi sombre que les sous bois. Cela en devient presque oppressant, et il ne s'agit pas là d'un sentiment facile à transmettre à un lecteur.
La qualité de plume est donc indéniable. Le récit est fluide, les mots percutants. Il n'y a rien à redire à cela.
Les personnages que l'on avait déjà largement développés dans le premier tome prennent une épaisseur incroyable. Le voile est levé sur leurs secrets les plus intimes, et nous sommes parfois à la limite de l'impudeur. Christopher, essentiellement, prend une place prépondérante dans cet ouvrage. On découvre aussi que sous le vernis de bienséance de Razi l'on peut parfois trouver une rage froide et brutale. Wynter est étonnante d'endurance. Pourtant, certains faits que l'on aurait pu pensé capitaux, comme la mort du seigneur protecteur, ou le fait que les tribus merrons y fassent souvent référence, ne font pratiquement pas débat, et sont évacués en quelques mots.
Tout au long du récit seront aussi abordés des questions de sociétés très actuelles. On parlera de racisme et d'esclavage, toujours à mots couverts, mais avec beaucoup de justesse. On parlera d'intégration et de justice. C'est fin, amené avec beaucoup de sagesse.
Malgré cela, il ne sera pas étonnant que le lecteur ressente une certaine frustration. Cela se traduit par la sensation d'une fuite en avant, un peu comme une chute, sans heurt, sans point darrêt, même douloureux. On a presque l'impression que finalement, on n'a pas beaucoup avancé, que la mise en place du récit se poursuit dans ce second volume.
Alors oui, on a envie de le lire ce troisième tome, vraiment envie, mais certainement avec une petite appréhension. Ce sera soit grandiose, soit très décevant.
Croisons les doigts...
