Chez les amazones, les femmes doivent passer une épreuve, un rite de passage, durant laquelle elle gagneront leur nom futur, leur nom d'amazone. Ce jour-là, une jeune fille de treize ans se rend chez les hommes-corbeaux. Elle n'est plus une enfant mais déjà une guerrière redoutable. Et elle doit rapporter un trophée. Ce seront les osselets du destin, relique primaire du peuple visé. Leur vengeance sera terrible et les amazones subiront de très lourdes pertes, presque anéanties. Siamh et sa mère pourront s'enfuir, mais le chef de la tribu des hommes-corbeaux, un druide, fera tout pour les retrouver. Aux portes de la mort, blessé par une créature qu'il n'avait pas prévue, il va confier à ses fils, Bran et Fenris, le soin de rendre à son peuple sa dignité et sa relique.
Les enfants de Siamh, Arawn en tête, n'ont pas terminé de se déchirer. Au centre de leur querelle, le chaudron de sang qui les manipule selon sa volonté. Certains ont essayé de le détruire, mais il a toujours réussit à sauver sa peau, montant un peu plus les frères, ou demi-frères, les uns contre les autres. Quel frère réussira à prendre le dessus ? Qui la mère soutiendra-t-elle ? Et que deviendra finalement le chaudron de sang ?
La série Arawn poursuit son histoire sur ses frères devenus des rois puissants et sanguinaires qui se livrent une guerre sans merci pour le contrôle des royaumes et de cette relique maudite, le chaudron de sang. On est finalement assez loin des débuts où Arawn racontait son histoire. Même si ce fil rouge est toujours en toile de fond, puisque c'est bien de cette histoire qu'il s'agit, nous n'avons plus de retours dans le castel actuel d'Arawn. Nous poursuivons donc cette quête sanglante qui ne peut amener que mort et désolation avec elle. À chaque fois qu'un frère est à terre, il arrive à se relever pour défier sa fratrie de manière toujours plus brutale. Où cela nous mènera-t-il ? Ce n'est pas encore cette fois qu'on le saura. Ronan Le Breton fait durer le plaisir qu'il a de raconter cette histoire. Parfois un peu décousue, comme ses retours arrière dans l'histoire de Siamh, l'histoire avance pourtant. On ne sait pas trop où cela va nous mener, mais on suit pourtant ces batailles et ces duels avec intérêt.
Visuellement, c'est toujours aussi beau. Sébastien Grenier nous livre de belles cases colorées et sombres à la fois pour nous plonger toujours plus profondément dans ce monde sanglant et dur. Il n'a pas son pareil pour dessiner des guerriers puissants et inquiétants devant lesquels on n'aimerait pas se retrouver et des femmes, toutes plus voluptueuses et athlétiques les unes que les autres. Bon, je doute que quelqu'un se promène avec des habits aussi légers dans les hautes montagnes, mais c'est aussi le charme de la fantasy en général, présenter des guerriers et des guerrières dans des tenues impossibles et inadaptées aux situations décrites. Peu importe, ce sont des détails qui n'ont pas leur importance ici. Le tout est d'en prendre quand même plein les yeux, et c'est un pari réussit.
Arawn est donc une série de fantasy à suivre, pour qui aime bien les batailles épiques et sanguinolentes et surtout pour qui veut s'aiguiser les globes occulaires de bout en bout.
