Ils n'auraient pas dû être là. Mais supportant mal l'enfermement, ils étaient sortis dans le parking derrière le supermarché. Et ils ne les avaient vu que trop tard, quand ceux-ci étaient trop près pour fuir. C'est comme cela que P'tit Sam a été enlevé. Emporté dans un grand sac par les adultes, certainement pour être dévoré. Nul ne sait exactement comment c'est arrivé mais un jour les adultes ont commencé à tomber malades, les uns après les autres. Toute personne de plus de quinze ans a été touché, se transformant petit à petit mais irrémédiablement en une sorte de zombie, sauf que contrairement aux zombies classiques, ceux-ci ne sont pas morts. Ils ont juste perdu tout ce qui fait d'eux des êtres humains et leurs organes se liquéfient petit à petit d'où leur aspect repoussant. Les enfants eux, se sont regroupés et tentent depuis de survivre au mieux. Mais pour combien de temps ?
Apparemment, les zombies sont à la mode car ils apparaissent de plus en plus souvent dans les romans jeunesse, sous une forme plus ou moins classique. Ici c'est un terrible fléau qui a transformé les adultes en une sorte de zombie. Comme ils ne sont pas morts, on peut les tuer comme n'importe quel être vivant. Les enfants se retrouvent donc impitoyablement traqués par ceux qu'un jour ils appelaient papa et maman, sans autre choix que d'apprendre à massacrer un maximum de ces créatures. On ne parle même plus de vie mais de survie, tant la situation est précaire.
D'ailleurs, pendant les premiers chapitres, j'ai eu un peu peur que l'ouvrage ne tourne en rond, entièrement consacré aux scènes de combat enfants/parents. Certes l'écriture est dynamique et les chapitres courts s'enchaînent avec rythme mais à force, j'aurais pu me lasser. Heureusement, l'histoire prend progressivement de l'épaisseur et on s'intéresse aux enfants et à ce qu'ils peuvent espérer reconstruire dans un monde dévasté. Certes, le thème est classique mais il est bien traité et on découvre que finalement, les adultes ne sont pas le seul danger. Dans les moments critiques, alors que tous les survivants devraient se serrer les coudes, il apparait toujours quelques exceptions qui entendent bien profiter de la situation. L'expression "l'homme est un loup pour lhomme" prend toute sa signification ici.
Je reprocherais peut-être juste un style un peu familier mais d'un autre côté qui colle parfaitement au public visé. Et j'espère également que Charlie Higson a prévu de nous en dire plus sur les circonstances de la catastrophe car là, on reste réellement sur notre faim. Quasiment aucun détail, l'auteur se concentre sur la situation actuelle et ne laisse que peu de place au passé. Pourtant, c'est un aspect qui mérite certainement d'être approfondi.
Néanmoins, une fois le livre refermé, une seule pensée nous vient : à quand la suite ? Bien évidemment, il est à réserver à un public d'adolescents avertis.