Les Chroniques de l'Imaginaire

Punisher (Punisher - 7) - Sadogawa, Jun

Comment traverser la mer ? C'est la question que se posent Alt et Mily. Parce que fabriquer un radeau... c'est pas trop dans leurs cordes, essais à l'appui. Milky trouve alors une barque de pêcheur dans un petit village côtier, mais les habitants la préviennent du danger à traverser la mer de la baleine argentée : elle est infestée de pirates. Le soucis, c'est que les villageois vont prendre Alt pour un pirate, justement, à cause du bandana rouge qu'il porte sur la tête. Fait-il partie de la fameuse bande des Requins rouges ?

Jun Sadogawa continue à développer son histoire avec la traversée de la mer, comme prévu depuis quelques volumes déjà. Il nous fait rencontrer de nouveaux personnages, puis joue un peu à la One Piece avec un combat entre pirates, et un mystérieux adversaire qui semble particulièrement fort pour une raison assez logique mais que je ne dévoilerai pas dans cette chronique.

Le soucis, c'est que Jun Sadogawa va être rattrapé par ce qui fait la dure loi des mangas : voir sa série arrêtée en cours de route. Et s'il a pu bénéficier de quelques chapitres pour clore son histoire, on voit clairement qu'elle aurait mérité de nombreux autres volumes pour la mener à son terme. À peine devrons-nous nous contenter d'un bonus qui va nous dévoiler les grands points de la suite, ce qui est déjà bien mieux que pour d'autres séries comme Kirihôshi de Yuki Nakashima, qui s'est vue stoppée au bout de son second opus uniquement. Les votes des lecteurs du magazine de prépublication sont toujours l'épée de Damoclès qui pèse sur les mangakas. Ceux-ci ne peut d'ailleurs pas exprimer leur mécontentement du système, tant le pouvoir est entre les mains des éditeurs, à quelques exceptions près (les auteurs de blockbusters).

Bref, la série laisse le goût d'inachevé, avec une conclusion qui a, quand même, le mérite d'exister à défaut de ne pas avoir eu celle escomptée. On se demandera quand même l'intérêt pour les éditeurs français de publier des séries dont elles savent pertinemment qu'elles ont été arrêtées avant terme. Certes, les marchés français et japonais sont loin d'être identiques, mais quand même... En n'écoutant pas la logique, les lecteurs peuvent finir par avoir de la frustration à force de ne pas avoir de vraie fin à leurs histoires.

Je conclurai donc par dire que Punisher forme un shônen de fantasy sans prétention, avec un peu d'humour, et qui conviendra mieux aux lecteurs plus jeunes et peu exigeants sur les richesses du scénario.